Voici un touchant message de Monseigneur Fulgence MUTEBA qui s'adresse à la population de son diocèse, celui de Kilwa-Kasenga en République Démocratique du Congo (RDC). Son diocèse est entre les mains des rebelles. Il y a cinq communautés de frères franciscains dans ce diocèse. Ils vivent des moments difficiles comme la majorité de la population. Ils ont besoin de nos prières. Merci à notre frère du Congo de nous l'avoir signalé.
Appel spécial aux déplacés de guerre des paroisses de Mitwaba, Kasongo-Mwana et Dubie
Frères et sœurs,
Alors que l’Eglise entière célèbre, dans la joie, la résurrection de Jésus Christ notre
Seigneur, vous êtes, vous, loin de vos villages, tapis dans la détresse et menacés par
l’insécurité toujours grandissante. La méchanceté des hommes a fait de vous des déplacés
dans notre propre diocèse. Depuis décembre dernier déjà, certains d’entre vous ont été
condamnés à l’errance dans notre région, abandonnant désespérément maisons, champs,
écoles, dispensaires, poules, chèvres et autres biens de valeur.
Exposés aux intempéries, à la famine et aux épidémies, vous payez un
lourd tribut de la rupture de la paix occasionnée
par le retour, dans notre contrée, du seigneur de guerre Kyungu MUTANDA
alias Gédéon.
M’imaginant qu’il y a à peine six ans que l’on est sorti d’un drame
semblable, mon cœur de
pasteur est troublé et peiné. De toute évidence, vous ne méritez pas une
telle souffrance.
Je salue votre courage de baver toutes sortes de souffrances dans la
foi. Dans votre exil,
vous vous adonnez à toutes sortes de petits travaux pour obtenir de quoi
subvenir à vos
besoins. Je rends un hommage distingué à mes prêtres qui ne vous
abandonnent pas et qui
vous entourent d’une chaleureuse affection pendant ces moments
difficiles.
J'’exprime ma reconnaissance aux fidèles et aux personnes de bonne
volonté qui vous témoignent leur
solidarité sous plusieurs formes.
La célébration de la résurrection du Seigneur vous trouve dans cette
situation déplorable.
Dans la foi, je vous exhorte à ne pas céder au désespoir et au
découragement. J’ai la
ferme conviction que les forces du mal ne peuvent pas triompher
définitivement du bien. Le
cri de votre souffrance ne peut rester sans réponse de la part de Dieu
et de la part des
Autorités de notre province et de notre pays, qui font de leur mieux
pour vous sortir le plus
rapidement possible de cette situation dramatique. Debout…Tenez plus
fort le bouclier de la
foi (Cfr Ep. 6, 14,16).
Appuyez vous sur votre foi pour faire face aux souffrances qui vous
sont imposées. Vous avez besoin de beaucoup d’énergies spirituelles
pour résister au
désarroi. Que votre foi soit plus que jamais vive. Qu’elle vous
soutienne dans la détresse.
Tournez vous vers Dieu à chaque instant dans la prière. Car le Dieu de
Jésus Christ est
proche des cœurs brisés comme dit si bien le psalmiste (Cfr Ps 34,
18-21). Placez en lui
votre espérance (Cfr Os 12, 7).
Je prie sans cesse pour vous, Frères et sœurs, afin que chacun de vous
retrouve sans
tarder son village et son toit. Conscient que la prière seule ne suffit
pas, j’ai lancé, voici
déjà quelques mois, un cri de détresse pour alerter l’opinion sur votre
drame et pour vous
obtenir de l’aide humanitaire
17
. Je remercie de tout cœur le réseau caritas, le Ministère
national des affaires sociales, le Gouvernement du Katanga, les Agences
humanitaires de
l’ONU et d’autres ONG, qui ont donné leur contribution pour soulager
quelques-uns parmi
17
Gédéon a repris du service et provoque un drame humanitairevous. Mais
cette aide s’est avérée insuffisante tant les besoins immenses, les
nécessiteux
nombreux et éparpillés dans de milieux parfois difficilement
accessibles. La véritable aide
que j’implore pour vous, c’est la fin des hostilités et le retour
définitif de la paix. Les récents
affrontements entre l’armée régulière et les miliciens de Gédéon
démontrent que la violence
s’intensifie. De plus, au regard du nombre toujours croissant de
déplacés, on est porté à
croire que le périmètre d’insécurité ne fait que grandir. Ayez le regard
fixé sur le Christ
ressuscité et tenez bon dans la foi. Jésus n’a-t-il pas dit : « Venez à
moi, vous tous qui
peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » ( Mt 11,
28). ? J’en ai la
certitude : Lui qui a connu la souffrance avant sa mort et sa
résurrection, Il ne vous
abandonnera jamais. Que sa résurrection d’entre les morts vous apporte
la paix véritable.
Source: http://www.kilwakasenga.net/D%C3%A9plac%C3%A9s.html
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