vendredi 26 septembre 2008

LE P.JACQUES LEFEBVRE DANS VOTRE PAROISSE

NE MANQUEZ PAS
LA VISITE DU
PÈRE JACQUES LEFEBVRE
DANS LES PAROISSES.

Le P. Jacques Lefebvre, ofm, un frère dynamique et passionné par la mission (il fut missionnaire au Pérou pendant quelques années) visite les paroisses afin de présenter aux fidèles les missions des franciscains.

Sur la photo, le P. Lefebvre avec un jeune de l'école du Petit Chercheur (Ste-Rose-de-Watford) du Comité de l'environnement de l'école qui avait ramassé des fonds pour aider à la construction du nouveau réservoir d'eau de l'église franciscaine de Tingo Maria au Pérou. Le P. Lefebvre avait visité l'école afin d'y présenter des diapositives sur nos missions franciscaines au Pérou.

Pour ne pas manquer sa présence parmi vous, veuillez noter la date de son passage à votre paroisse :

-4+5 octobre : Paroisses St-Joseph et Notre-Dame-des-Champs, à Orléans, Diocèse d'Ottawa.

-1+2 novembre 2008 : Paroisse St-Lambert, à St-Lambert-de-Lauzon, Diocèse de Québec.

-8+9 novembre 2008 : Paroisse Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, à Charny,Diocèse de Québec.

-15+16 novembre 2008 : Paroisse Très-St-Rédempteur, à Montréal, Diocèse de Montréal.

-29+30 novembre 2008 : Paroisse St-Michel, à Montréal, Diocèse de Montréal.

-10+11 janvier 2009 : Paroisse Le Bon Pasteur, Communautés St-Jean-Vianney et St-Robert, à Longueuil, Diocèse de St-Jean-Longueuil

-17+18 janvier 2009 : Paroisse Le Bon Pasteur, Communauté St-Hubert, à St-Hubert, Diocèse de St-Jean-Longueuil

-24+25 janvier 2009 : Paroisse Immaculée-Conception, à St-Hubert, Diocèse de St-Jean-Longueuil

-31 janvier+1er février 2009 : Paroisse Le Bon Pasteur, Communauté St-Georges, à Longueuil, Diocèse de St-Jean-Longueuil

mardi 23 septembre 2008

REVUE SEPTEMBRE 2008



RÉPANDRE LA BONNE NOUVELLE AUX QUATRE COINS DU MONDE !





Voici les articles de la Revue des Missions des Franciscains de septembre 2008 (Vol.86 no.3).
  • Bonne lecture !






Photo du haut: JMJ 2008 à Sydney, Norman Lévesque et Émilie Renders accompagnés de deux pélerins (voir l'article "François d'Assise aux JMJ: Un travail missionnaire nous attend !")






Norman Lévesque (à gauche) et Richard Chartier (à droite) aux JMJ à Sydney






Jeunes de la paroisse franciscaine à Antsirabe (Madagascar) (Voir l'article "Situations inquiétantes en Afrique")



Enfants du Foyer Bethléem (voir l'article "Le Foyer Bethléem")



Foyer Bethléem





  • FRANÇOIS D'ASSISE AUX JMJ: UN TRAVAIL MISSIONNAIRE NOUS ATTEND !

    Richard Chartier, ofs


    Avec l'appui de deux organisations catholiques françaises pour le respect des animaux (Fraternité sacerdotale internationale pour le respect des animaux (FSIRA) et l'Association catholique pour le respect de la création animale ou Notre-Dame-de-Toute Pitié (NDTP) ) et les Franciscains, Norman Lévesque, moi et ma nièce avons participé aux JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) à Sydney (Australie) du 15 au 20 juillet dernier afin d'animer un atelier sur François d'Assise et le respect de la Création. Norman Lévesque, un jeune chrétien engagé pour le respect de l'environnement, avait bien préparé la présentation (sur support informatique avec projection sur écran) intitulé "Créer des liens". L'exposé démontre que l'être humain, créature de Dieu, fait parti intégrante de la nature et que nous sommes liés de toute évidence aux autres créatures sur Terre.

    D'abord Norman a expliqué par des faits scientifiques la profonde relation que nous entretenons avec la nature. De fait, l'Homme ne peut polluer l'environnement sans que cela nous affecte grandement ainsi que tous les êtres vivants de la planète. Il est donc essentiel voire vitale de protéger l'eau, l'air et la terre, éléments fondamentaux qui maintiennent la vie sous toutes ses formes.

    Cette démonstration soutenue par la science, trop complexe ici à détailler, rejoint de manière surprenante le message de François d'Assise qui nous a enseigné que chaque élément et chaque créature façonnés par Dieu doivent être aimés et respectés par l'être humain puisque le Créateur a forgé un Tout indissociable l'un de l'autre. Il s'agit de l'œuvre de Dieu, précieuse et belle, qu'Il nous a confié non pas pour la dominer et l'exploiter sans vergogne, mais pour retrouver son Amour réparti parmi les diverses unités qui composent l'Univers. Nos frères les animaux comme l'exprimait tendrement François d'Assise ne sont pas des machines dont nous pouvons disposer à notre guise. Au contraire, notre devoir est de les protéger et de les aimer quel que soit leur apparence et leur aspect physique car chaque créature est utile et nécessaire. La Bible nous interpelle à ce sujet, par exemple: "Car le sort de l'humain et le sort de la bête sont un sort identique, c'est un même souffle qu'ils ont tous les deux. La supériorité de l'humain sur la bête est nulle, car tout est vanité" (Ecclésiaste 3,19). Et dans la Genèse, il est dit "Un couple de chaque espèce viendra à toi pour survivre" (Genèse 6,20).

    Près de 200 jeunes de diverses nationalités ont assisté à l'atelier en anglais et en français. De nombreux participants nous ont rencontré après l'atelier pour nous exprimer leur gratitude car ils pouvaient désormais tiré de l'enseignement de l'Évangile et d'un témoin important de l'Église (François d'Assise) les notions chrétiennes pour la sauvegarde de la Création et le respect de nos frères les animaux. En effet, l'exposé puisait dans la Parole de Dieu des extraits fort éloquents sur le respect des animaux et de la nature. De même, les jeunes ont été frappé par le discours de François d'Assise qui demeure toujours d'actualité. Nous avons d'ailleurs terminé l'atelier par la magnifique prière de François "Le Cantique des Créatures".

    Soulignons que le Pape Benoît XVI a invité les jeunes pèlerins à s'engager fermement pour la sauvegarde de la Création car les chrétiens ont le devoir de protéger et conserver l'œuvre de Dieu. D'ailleurs, ce sont un mignon koala et un joli petit kangourou, deux animaux emblématiques de l'Australie qui ont accueilli le Saint-Père à son arrivée à Sydney. Notons que le Pape Jean-Paul II avait déclaré en 1979 que "la protection animale est une éthique chrétienne".

    Je garde espoir que les jeunes chrétiens apporteront les valeurs évangéliques et franciscaines chacun dans leur coin de la planète et qu'ils agiront en faveur du respect de la nature et de nos frères les animaux. Pour les jeunes et pour chacun de nous il y a là un travail missionnaire exceptionnel, un défi qu'il faut absolument relever si nous voulons assurer l'avenir de la Terre et ainsi conserver la Création de Dieu.

    Pour obtenir des informations sur les groupes mentionnés dans cet article vous pouvez consulter leurs site Internet: FSIRA: http://www.animal-respect-catholique.org/ et NDTP: http://pagesperso-orange.fr/nd-toute-pitie ou veuillez m'écrire ou me téléphoner au Bureau des Missions (coordonnées à la dernière page de la revue). Pour rejoindre Norman Lévesque, vous pouvez consulter son site Internet Gardiens de la Création à: http://www.gardienscreation.org/ ou me rejoindre au Bureau des Missions.



    25 ANS DU PROJET AFRIQUE
    CHAPITRE DES NATTES AU KENYA

    Jacques St-Yves, ofm

    Du 23 au 27 juin 2008, à Nairobi au Kenya, plus de 60 frères, en présence du Ministre général de l’Ordre et du Définiteur général pour l’Afrique, se sont réunis pour célébrer les 25 ans du « Projet Afrique ».

    Durant 4 jours nous avons fraternisé et célébré avec joie, enthousiasme et confiance ce jubilé d’argent qui soulignait le début de ce projet lancé en 1983 par l’ancien Ministre général, Fr.John Vaught.

    Ce rêve d’il y a 25 ans est maintenant devenu une réalité dans la Province saint François en Afrique, Madagascar et Ile Maurice. Actuellement la Province africaine, avec plus de 104 frères, est présente dans 9 pays : Kenya, Tanzanie, Malawi, Ouganda, Zambie, Rwanda, Burundi, Madagascar et Ile Maurice.

    Notre Province franciscaine du Canada est fière d’avoir participé, dès le début, à ce projet en y envoyant des frères comme missionnaires. Les frères Cassien Marcil, André Comtois et Léandre Poirier ont travaillé plusieurs années au Malawi, Burundi et Kenya. Actuellement sont encore présents le frère Alain Bouchard (à Madagascar) et le père Jacques St-Yves (au Kenya). En plus de ces 5 missionnaires québécois, deux de nos confrères franciscains sont venus ici comme visiteurs canoniques : les frères Sylvère Leblanc et Clarence Laplante.

    Au cours du Chapitre nous avons d’abord rendu grâce à Dieu, avec reconnaissance, pour ces 25 années de notre présence en Afrique, après quoi nous nous sommes rappelés le passé avec reconnaissance, et ensuite nous avons analysé, avec confiance, le présent et enfin nous avons envisagé le futur avec espoir.

    Pour l’appui , les encouragements et l’aide reçu de la Province Franciscaine et des bienfaiteurs du Canada nous restons toujours reconnaissants. Que Dieu vous bénisse.



    SITUATIONS INQUIÉTANTES EN AFRIQUE

    LES ENFANTS D’AFRIQUE EN DANGER

    L’Unicef a prévenu en mai dernier que la crise alimentaire mondiale risquait d’aggraver la mortalité infantile en Afrique, déjà élevée malgré des progrès ces dernières années. « Une large part des enfants d’Afrique sont mal nourris, et cela pourrait s’aggraver avec l’augmentation mondiale des prix alimentaires », a alerté la directrice générale de l’Unicef, Ann Veneman.
    Un quart des enfants d’Afrique sub-saharienne (Somalie exceptée, plus l’Algérie) mourant avant cinq ans décèdent de maladies néonatales, 21% de pneumonie, 18% du paludisme, 17% de maladies diarrhéiques et 7% du Sida, selon l’Unicef (Tiré de Jeune Afrique, 4 juin 2008).

    INÉGALITÉS CROISSANTES EN AFRIQUE

    Lors du Forum économique mondial sur l’Afrique qui réunissait des chefs d’états africains et des sommités du monde des affaires, un rapport alarmant a souligné que « le nombre d’Africains sous-alimentés a augmenté depuis des années et porte aujourd’hui sur environ 200 millions de personnes ». De plus, « 500 millions d’Africains survivent toujours avec moins de deux dollars par jour, alors que certains membres de la classe politique ou du milieu des affaires sont devenus extrêmement riches ». Le Forum économique mondial estime que les inégalités croissantes sur le continent sont un facteur d’insécurité et d’instabilité politique (Tiré de Jeune Afrique, 4 juin 2008).

    L’ASSOCIATION RAYON DE SOLEIL À MADAGASCAR

    Richard Chartier, ofs

    Le frère Gabriel, assistant spirituel de l’Association Rayon de Soleil, a prononcé ses vœux solennels et a été ordonné diacre les 9 et 10 août dernier à Antsirabe. Il vous demande de le soutenir par vos prières afin qu’il puisse persévérer dans son choix de vie religieuse.

    D’ailleurs, l’Association Rayon de Soleil qui porte secours aux veuves et aux veufs et leurs enfants, grâce à vos dons, a pu venir en aide à des personnes en difficultés, dix-neuf familles ont bénéficié d’une aide pécuniaire sous forme de micro crédit (prêt remboursé sans intérêt sur une période entre cinq et douze mois selon l’entente) afin qu’ils puissent mettre sur pied un petit commerce (vente de balais, de légumes, de fruits, de ciment, etc.). Cela leur permet de sortir de l’extrême pauvreté dans laquelle ils sont plongés. L’Association constate que tout semble bien fonctionner puisqu’une bonne partie des sommes prêtées ont déjà été remboursées. Certains ont même été en mesure de se construire une modeste maison grâce au support de l’Association. Aussi, les responsables de l’Association souligne que les dons ont servi à soutenir les « Enfants du Soleil » souvent sous forme de nourriture et de médicaments.

    Le 17 février, l’Association a fêté sainte Bernadette la patronne de l’œuvre des frères Franciscains. La journée a commencé par une messe célébrée dans la chapelle des frères à Antaninandro et s’est poursuivie par une excursion à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Malgré le mauvais temps qui sévissait à cause d’un cyclone qui rodait dans l’Océan Indien, tout le monde était vraiment heureux de cette sortie en groupe. En effet, pour certain on aurait cru que c’était leur première sortie, prières, chants, rires fusaient dans l’autobus qui les emmenait à l’endroit convenu. Pour beaucoup, le temps paraissait trop court et la journée s’est terminée par des prières de remerciement à Dieu et à sainte Bernadette. Merci à vous chers donateurs puisque vos généreuses contributions ont permis à des pauvres de la capitale de Madagascar de pouvoir vivre une belle journée remplie de bonheur et de joie.

    Les responsables de l’Association Rayon de Soleil vous remercie infiniment et fraternellement ( Fr. Gabriel, Dr Laure, présidente, Dr Hanta (vice-président), Dr George, Monique, Julia, Marthe et Georgine).



    LE FOYER BETHLÉEM

    Fr. Roger Poudrier, ofm

    La Revue des Missions des Franciscains d’avril 2007 parlait des enfants abandonnés en Haïti. Le fr. Roger Poudrier est retourné à l’Asile communal de Cap-Haïtien et nous tient au courant des derniers développements.

    Par une journée radieuse, une jeune femme dans la vingtaine se présente à l’Asile communal. Elle semble vouloir visiter les enfants du Foyer Bethléem ; il s’agit d’un bâtiment qui leur est réservé. À la surprise des frères, avant qu’ils aient pu parler avec elle, elle a déjà disparu, non sans laisser un cadeau : Marcel, un bébé d’un an environ, d’une maigreur effroyable. On aurait dit une feuille en train de sécher à vue d’œil. Il a survécu.

    Le Foyer Bethléem, c’est une maison pour des enfants abandonnés comme Marcel ou de petits orphelins. D’autres sont laissés à l’hôpital après leur naissance et confiés aux frères. D’autres encore sont amenés par une tante, un oncle, une grand-mère. Sans emploi, certaines mamans n’ont pas les moyens de nourrir une bouche de plus et ont recours à cette solution de rechange.

    Actuellement, le Foyer accueille 46 enfants ; il n’y en avait que 34 l’année dernière. Certains ne survivent pas à la malnutrition ou aux maladies infantiles. À l’exception d’une douzaine qui sont sains et vont à l’école dès que possible, les autres sont handicapés physiquement ou intellectuellement. Certains ne marcheront jamais, d’autres ne parleront jamais. Certains parviennent difficilement à la continence, d’autres oublient d’avaler leur salive. Les frères doivent tout faire pour eux : les faire manger, les laver, les changer quand ils se salissent, leur donner le bain, les habiller et tout le reste.

    Pour ces petits de un à douze ans, le Foyer est une grâce ! Ils s’y sentent en sécurité, semblent heureux, peuvent compter sur les frères qui les aiment, veillent sur eux et leur tiennent lieu de papas ou de grands frères. En perdre un est toujours pénible.
    Les Missionnaires des pauvres – c’est le nom de leur communauté religieuse fondée en Jamaïque en 1980 – font vœu de servir gratuitement ceux que la société rejette ; ils dépendent entièrement de la générosité de bienfaiteurs. Ils ont grand besoin de nourriture, d’articles de toilette (couches et savon), de médicaments de base, de vêtements pour les enfants. Le bureau des Missions des Franciscains acheminent la totalité des dons de façon sécuritaire au Foyer Bethléem. Grand merci au nom des enfants.

    Ceux qui vont au Cap-Haïtien peuvent aller les visiter. Comme tous les enfants du monde, ils adorent la visite et aiment se faire prendre! Cœurs trop sensibles, s’abstenir !

    Fr. Roger Poudrier, o.f.m.

    Adresse : Asile communal, P.O.Box 81, Ste-Philomène, Cap-Haïtien, Haïti, W.I.
    Courriel : mophmhaiti@yahoo.com
    Site : www.misionariesofthepoor.org



    DE BONS MOTS DE LA PART DE DONATEURS

    Richard Chartier, ofs

    Nous sommes toujours heureux de recevoir des lettres de nos donateurs, nous vous remercions pour vos encouragements et votre fidèle support à nos œuvres. Cela nous fait chaud au cœur de vous lire ! Voici quelques missives reçues au Bureau des Missions :

    Merci pour votre bon travail. Très agréable de lire votre revue pour savoir ce qui se passe dans le domaine missionnaire.
    Union de prières.

    Mme Eliane Higgs
    Canton Magog, Québec


    Je lis toujours avec beaucoup d’intérêt la revue « Missions des Franciscains ». L’ouvrage ne manque pas et les rangs sont de plus en plus clairsemés. Cet état chez les missionnaires est mondial ! Ces missionnaires sont tous des saints, par chance que Dieu les habite, c’est incroyable ce qu’ils font tous !

    Mme Nicole Paré
    Thetford Mines, Québec


    Votre article « De la brousse à la bourse » (Juin 2008, Vol. 86, no.2) m’a particulièrement touché. Je sais que le même problème se reproduit en Amérique centrale et au Pérou et que des minières canadiennes sont impliquées ! Il faut agir !

    Mme Lucille Gaudet
    Ottawa, Ontario


    Félicitations ! J’y retrouve toujours des nouvelles de l’Amazonie : pour moi c’est comme un retour aux sources où j’ai pu collaborer avec les meilleurs des missionnaires, les franciscains Mgr Laberge et Mgr Guibord.
    Union de prières.

    Père Marcel Paquette, m.s.a.
    Rockland, Ontario



    SEMAINE MISSIONNAIRE MONDIALE

    Richard Chartier, ofs

    La Semaine missionnaire mondiale, du 12 au 19 octobre 2008, est une occasion pour tous les fidèles de se solidariser avec les missionnaires des quatre coins du monde par la prière, une offrande, une messe ou en posant une action concrète dans son milieu en faveur des missions.

    Le 19 octobre, lors de la Journée missionnaire mondiale, les catholiques sont invités à se rassembler autour du thème « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mt 14,16)

    Nous sommes baptisé(e)s pour la mission nous dit le Guide d’animation missionnaire de l’Oeuvre pontificale de la propagation de la foi. Le texte poursuit ainsi : « Le livre de la Parole est ouvert. Il raconte la longue marche du peuple des croyant(e)s. Peuple de prophètes, de disciples, d’apôtres et de missionnaires.

    Aujourd’hui, cette histoire sainte est remise entre nos mains pour que nous en écrivions la suite. Pour que, à la suite de Pierre, Paul, André, Thomas et les autres, nous prenions la barque de l’Église afin d’aller à la rencontre de tous ceux et celles qui ne connaissent pas Jésus ou qui se sont éloignés de lui pour un temps.

    La Parole de Dieu est une nourriture véritable. C’est le Seigneur lui-même, « Chemin, Vérité et Vie », qui se donne à travers elle.

    Aujourd’hui, il envoie ses disciples-missionnaires porter le « pain de sa Parole » à tous les mendiants d’éternité ».


  • LETTRE DU FR. ALAIN BOUCHARD, ofm, DE MADAGASCAR

    Chers donateurs, que le Seigneur vous donne sa paix et de la santé.
    Pour moi, ma santé est bonne, il faut être prudent car je n’ai plus 20 ans mais il faut savoir s’arrêter et aller doucement. Cela me permet de faire toutes mes courses et les activités que la vie en mission demandent.

    Nous avons eu de grandes réjouissances le 9 août dernier, sept de nos frères ont prononcé leurs vœux d’engagements solennels. Le 10 août, cinq ont été ordonné diacre, c’est un avancement de l’ordre à Madagascar qui assure l’avenir des Franciscains dans cette région du monde. À cette occasion le supérieur de la Province d'Afrique est venue du Kenya et il profitera de sa présence pour rencontrer les frères et procéder à quelques nominations.

    Deux de nos nouveaux diacres ont fait leur demande de visa pour l' Île Maurice afin d’accomplir leur année de diaconat et acquérir de l'expérience pour leur futur engagement dans le ministère. Aussi, cela contribuera à tisser des liens entre l'Île Maurice et Madagascar qui seront réunis en une Province franciscaine ultérieurement. Cette Province comprendrait les Îles Maurice, Réunion, Rodrigue, Comores en une seule identité.

    Nous venons de réaliser le désir des frères par l’achat d’un terrain agricole à quelques kilomètres d’Antsirabé. Nous ferons la culture du riz et de légumes afin de subvenir à notre subsistance.

    Notre construction de la maison du postulat est en marche depuis trois mois, ils en sont à l’étage, on espère la fin des travaux dans une année. Comme vous le constatez le travail ne manque pas. Restons unis dans la prière.

    Mes salutations fraternelles à tous les donateurs. Merci de nous soutenir dans notre mission à Madagascar.



    NOUVEAU MINISTRE PROVINCIAL POUR LES FRANCISCAINS
    DE LA PROVINCE SAINT-JOSEPH DU CANADA


    Le Chapitre provincial, célébré à l’Ermitage Sainte-Croix à Pierrefonds (Montréal), du 20 au 24 mai 2008, a élu au gouvernement de la Province les frères suivants :

    Marc Le Goanvec, ministre provincial;
    Gilles Bourdeau, vicaire provincial;
    Roland Bonenfant, définiteur;
    Pierre Charland, définiteur;
    Guylain Prince, définiteur;
    André Racine, définiteur.

    Nos prières accompagnent le nouveau Ministre provincial et les définiteurs. Que François d’Assise continue de vous inspirer et de vous éclairer.

jeudi 18 septembre 2008

REVUE JUIN 2008


LES FRÈRES PRÉSENTEMENT EN MISSION
(article "85 ans à semer l'espoir pour bâtir un monde meilleur")



RAYMOND MAILHIOT,ofm (au milieu) AVEC LES PREMIERS FRÈRES LORS DE LA FONDATION DU PROJET MISSIONNAIRE EN HAÏTI (Voir l'article "Le P. Raymond Mailhiot, ofm, Haïti après 20 ans : la persistance du premier appel")




VUE SUR PESTEL (HAÏTI) AVEC DES JEUNES HAÏTIENS (article Raymond Mailhiot, ofm)



FAMILLE AU PÉROU (voir l'article "Le Vicariat Saint Joseph de l'Amazonie..." de l'abbé Louis Castonguay)



P. PASCAL RAYMOND (au milieu) ET SES AIDES À LA PAROISSE D'ANDRAIKIBA À MADAGASCAR (voir l'article "Madagascar: une école à bâtir !")


LA REVUE DES MISSIONS :
85 ANS À SEMER L’ESPOIR POUR BÂTIR UN MONDE MEILLEUR !

Le premier numéro de la Revue des Missions des Franciscains est paru au début de l’année 1923.

Le Père Bonaventure Péloquin , de retour de Chine en 1921, fonde la Procure des missions pour ramasser des fonds et concerter l’action missionnaire de la communauté. Nous voulons rendre hommage au Père Péloquin, un pionnier, qui a voulu faire connaître les missions franciscaines et appuyer les œuvres des missionnaires.

Les Franciscains canadiens ont fourni, de 1903 à 1977, 170 missionnaires à l’Église. Ils ont été les premiers missionnaires canadiens à pénétrer au Japon, en Corée et en Amérique latine. Partout, par la parole et le témoignage d’une vie au service des autres, ils ont insufflé l’espérance chrétienne dans le cœur des hommes (Les Franciscains au Canada, sous la direction de Jean Hamelin, éd. Septentrion, 1990).

Nous profitons donc de l’occasion pour souligner le dévouement de tous les missionnaires, religieux, prêtres et laïcs en lien avec la communauté, qui au cours des années ont consacré leur vie pour assurer une présence franciscaine et être témoin de Jésus-Christ partout dans le monde. Nous les remercions pour leur engagement, leur travail qui parfois s’est vécu (et se vit encore pour certains missionnaires) dans des conditions difficiles et pour leur constante solidarité auprès des pauvres et des plus démunis.

CEUX QUI ONT SEMÉ L’ESPOIR ailleurs dans le monde et maintenant au pays après de nombreuses années en mission (nous mentionnons les frères missionnaires franciscains toujours vivants sinon la liste serait trop longue! ) :

-Carlos Candiotti, ofm (du Pérou, au Canada)
-André Comtois, ofm (Corée et Afrique)
-Ferdinand Deshaies, ofm (Pérou)
-Roland Désilets, ofm (Pérou)
-Cyprien Dubé, ofm (Pérou)
-Louis Germain, ofm (Pérou)
-Eugène Guertin, ofm (Pérou)
-Kevin Kidd, ofm (Afrique)
-Jacques Lefebvre, ofm (Pérou)
-Cassien Marcil, ofm (Japon et Afrique)
-Sarto-M. Marcotte, ofm (Pérou)
-André Racine, ofm (Pérou)
-Georges Morin, ofm (Corée)
-Vivalde Robert, ofm (Pérou)
-Bertrand-M. Sylvain, ofm (Terre-Sainte)


CEUX QUI SÈMENT L’ESPOIR ENCORE AUJOURD’HUI (les frères en mission présentement) :

-Alain Bouchard, ofm (Madagascar)
-Jacques St-Yves, ofm (Kenya, Afrique)
-Raymond Mailhiot, ofm (Haïti)
-Pacifique Dubé, ofm (Pérou)
-Bonaventure Dureau, ofm (Pérou)
-Manuel Kato, ofm (Pérou)
-Jacques Lalonde, ofm (Pérou)
-Paul Sylvestre, ofm (Terre-Sainte)

MERCI à vous, fidèles bienfaiteurs, grâce à votre générosité les missionnaires franciscains ont pu et peuvent encore répandre l’esprit de François d’Assise un peu partout sur la planète et agir avec et pour les laissés-pour-compte.



LE P. RAYMOND MAILHIOT, OFM, HAÏTI APRÈS 20 ANS : LA PERSISTANCE DU PREMIER APPEL.

Richard Chartier, ofs

Avant son départ en avril dernier pour la mission franciscaine d’ Haïti, qu’il a fondé en décembre 1987, je me suis entretenu avec le P. Raymond Mailhiot sur son engagement missionnaire.

-Comment s’est fait sentir l’appel pour partir en mission à l’étranger ?

R.M. : Cela s’est fait graduellement. En 1956, alors que j’étais étudiant au Collège Séraphique de Trois-Rivières, j’ai vu le film « Il est minuit Dr Schweitzer », j’ai été profondément touché par l’engagement de ce médecin, prix Nobel de la paix en 1952. J’avais alors écrit dans mon journal : « Pour la première fois, le désir de devenir missionnaire s’empare de mon cœur de jeune ». J’avais 20 ans. Ensuite, les missionnaires franciscains (du Japon et du Pérou) qui venaient visiter les étudiants et qui nous entretenaient des missions, fut un autre déclencheur. J’ai fait mon noviciat et j’ai ensuite entrepris mes études de philosophie avec un haïtien. Cet ami me répétait inlassablement que le charisme franciscain devrait être implanté en Haïti…Malgré l’affinité ressentie avec le tempérament et les valeurs de la culture haïtienne, tout est demeuré latent. Par la suite, les études en vue du sacerdoce et en sciences sociales m’ont longuement accaparé. Puis ce fut la direction du Camp Notre-Dame à St-Liguori, la fondation du Buisson Ardent à Lennoxville, la pastorale jeunesse, etc. Et voilà qu’en 1984, le Provincial de l’époque, Henri Éthier, me propose de m’occuper des prédications missionnaires et de l’organisation des missions de la Province. Je n’avais jamais été en mission, alors il me fallait vivre une expérience dans le Tiers-Monde pour mieux saisir et comprendre le travail missionnaire. La communauté m’a donc permis d’effectuer deux stages de formation et d’inculturation en Haïti, le premier du 5 mai au 8 septembre 1985 et le deuxième du 5 août au 12 octobre 1987.

-C’est lors de ces stages que vous avez éprouvé un vif sentiment pour fonder une mission en Haïti ?

R.M. : J’ai vécu en effet une expérience spirituelle très forte, en conscience, je devais répondre à cet appel. Au fond de mon cœur, je pensais toujours « évangélisation Îles Cayémites ». Lorsque j’ai rencontré Mgr Romélus, évêque de Jérémie, avant de revenir au Québec, je lui ai confié que je ne pouvais partir en paix sans lui partager ce qui brûlait dans mon cœur. L’évêque m’affirme alors que, depuis longtemps, sa grande priorité était d’établir un projet d’évangélisation aux Îles Cayémites mais qu’il ne trouvait personne…Une visite aux Îles suivie. La confirmation des desseins du Seigneur s’est alors révélée dans toute sa splendeur. Cette expérience au milieu de frères et de sœurs aux prises avec la misère et la pauvreté, démunis de tout et exploités par surcroît – mais combien riches de solidarité et d’espérance – n’a fait que creuser en moi le désir de vivre avec eux.

-Et ce fut le début de cette grande aventure des franciscains en Haïti.

R.M. : Oui, mais dans la prière et le discernement qui se sont poursuivis durant deux ans. Le 20 novembre 1987 je quittais le Canada pour me rendre au Guatemala à la recherche de frères franciscains. Le projet de fondation fut accepté par la Province Nuestra Senora de Guadalupe… Le 5 décembre j’entrais définitivement en Haïti, seul, mais deux mois plus tard, exactement le 2 février 1988, le Fr. Felipe Rodigues, salvadorien, venait me rejoindre à la Paroisse St-Joseph de Pestel que Mgr Romélus nous avait confiée. J’y avais été nommé curé le 20 décembre 1987. Avec la collaboration de plusieurs autres frères latinos-américains qui se sont joints à la mission, ensemble, nous avons procédé à une véritable implantation de la vie franciscaine en Haïti. C’est ainsi qu’en vue de répondre au besoin de formation auprès des jeunes qui cheminent avec la communauté, et dans le but de travailler plus étroitement ensemble, nous avons quitté Pestel à la fin juin 2006.

-Où en est rendue la mission en Haïti aujourd’hui ?

R.M. : Nous avons actuellement 3 gardianats (résidence avec Supérieurs); 8 profès solennels; 5 profès simples; 1 novice; 3 postulants (1er et 2e année et propédeutique). Signalons qu’un projet de « Fondation » verra bientôt le jour.

Depuis août 2001, les frères se sont installés progressivement à Port-au-Prince.
-D’abord à Delmas dans une résidence louée temporairement, avec travail d’animation auprès des jeunes et l’OFS, à la ruelle chrétienne.
-Saint-Michel (Sans-Fil), service pastoral à la paroisse et administration des écoles (novembre 2001 à juin 2006)
-Chapelle Saint-Alexandre (paroisse Ste-Anne), où se font les deux années de postulat (fondation du C.E.P. en octobre 2003), au même endroit
-Livalois, maison de formation saint François d’Assise (mai 2006)
-Croix des Missions, Paroisse Exaltation de la Sainte-Croix (juillet 2006)

Face à la situation d’Haïti, le défi est énorme, j’en conviens. Mais je crois qu’Haïti représente un milieu idéal pour les franciscains : c’est un défi mesuré à notre charisme ! Depuis le début, si je n’avais pas au fond du cœur la certitude d’un appel du Seigneur, qui continue de me poursuivre, même après 20 ans, bien des fois j’aurais reculé. Malgré les difficultés, le contexte social et politique instable, la pauvreté, la misère, cet appel m’a toujours dynamisé car il y a là comme un regard de Dieu sur moi qui me transforme, me pacifie, me soutient. Alors monte de mon cœur une hymne d’action de grâce, un chant d’espérance : « Il faut que revive en nous l’enthousiasme de saint François : Voilà ce que je veux, voilà ce que je désire de tout mon cœur ». Après 20 ans, le même élan m’habite toujours : tourné vers l’avenir! avec les frères que Dieu m’a donné et pour lesquels je rends grâce.

Dans ce pays le plus pauvre des Amériques, souhaitons au P. Raymond Mailhiot de continuer encore longtemps son engagement solidaire auprès des plus démunis et de poursuivre cette œuvre avec autant d’ardeur sous l’égide du Seigneur.



MADAGASCAR : UNE ÉCOLE À BÂTIR !

Richard Chartier, ofs


Lors de mon séjour à Madagascar l’an dernier, j’ai eu le plaisir de rencontrer le Père Pascal Raymond, ofm, curé du District d’Andraikiba à Antsirabe (Madagascar), un frère dynamique et pleinement engagé dans sa paroisse. Il nous présente un projet de construction d’une école pour les élèves de 7e année. La paroisse compte 2,500 personnes constituées essentiellement de petits paysans et les écoles déjà existantes accueillent plus de 600 élèves. Or, il n’y a plus de place pour les enfants après la classe primaire. Pour bâtir cette école, la paroisse compte sur de jeunes gens de la région qui ont été formés au centre de formation artisanale (menuisiers, maçons et forgerons) du District. Les travaux qui exigent une expertise seront effectués par un entrepreneur spécialisé et membre actif de la communauté paroissiale. Les parents des élèves seront également mis à contribution pour les travaux (diverses tâches de manœuvre principalement) à la mesure de leurs compétences . L’essentiel des matériaux devra être acheté, cependant les parents d’élèves pourront fournir les pierres, le sable et l’eau nécessaire.

Le projet de nos frères franciscains malgaches pour la construction d’une école répond à un besoin urgent. En effet, l’école permettra aux jeunes de poursuivre leur éducation dans un pays où le taux d’analphabétisme est élevé. Cette école portera le nom d’École Primaire Catholique Saint-Jean-Baptiste - Masoloharano (secteur du District d’Andraikiba).

Nous reviendrons sur la réalisation de ce projet lors des prochaines revues. Le P. Pascal Raymond remercie à l’avance la générosité des donateurs.


KENYA : CONSTRUIRE UN POULAILLER POUR MIEUX SE NOURRIR.

Richard Chartier, ofs

Grâce à des articles publiés dans les revues précédentes, vous connaissez déjà le Père Jacques St-Yves, ofm, missionnaire à Langata au Kenya qui s’occupe d’une fraternité de formation (14 jeunes frères aux études et trois formateurs). Cette fraternité franciscaine ne reçoit aucun salaire de l’extérieur et dépend donc de la générosité des bienfaiteurs. Pour aider la fraternité à se nourrir, le P. St-Yves désire construire un poulailler avec 30 poules pondeuses et 50 poulets pour la viande. Il faut se procurer les matériaux pour construire le poulailler, acheter les animaux et la nourriture nécessaire à l’élevage des volailles. Le P. St-Yves dit un grand merci à tous ceux et à toutes celles qui pourraient aider la fraternité dans la réalisation de ce projet.

Il témoigne également de la reconnaissance aux bienfaiteurs qui ont répondu généreusement à son appel de solidarité (article de la revue de mars 2008) pour aider les pauvres qui se présentaient à sa porte lors de la crise qui secouait (et secoue encore) le Kenya. Le P. St-Yves a pu ainsi donner de la nourriture et un peu d’aide matériel aux plus démunis. Il poursuit toujours son travail solidaire auprès des gens dans le besoin.


UNE CRISE ALIMENTAIRE D'ORIGINE HUMAINE

Voici un texte d’analyse très intéressant de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) au sujet de la crise alimentaire qui sévit dans les pays du Sud actuellement. L’Entraide Missionnaire (Les Franciscains sont sociétaires de l’Entraide Missionnaire) est membre de l’AQOCI (vous trouverez à la fin du texte plus d’informations sur cette organisation).



Faut-il des émeutes et des morts violentes pour faire réagir le monde politique?

Pourtant, des morts il y en avait, par milliers chaque jour.
Mais en silence: dans la case africaine, dans la maison sur pilotis en Asie, dans des favelas
en Amérique du Sud. L'Association québécoise des organismes de coopération
internationale (AQOCI) souligne depuis longtemps le besoin d'agir vigoureusement pour
combattre la pauvreté dans le monde et pour promouvoir la souveraineté alimentaire.
« C'est vrai que cette crise alimentaire a des causes ponctuelles », explique Maria-Luisa
Monreal, directrice générale de l'AQOCI, « telle la hausse du prix du pétrole,
l'augmentation rapide de la production d'agro-carburants et la baisse des récoltes des
céréales des deux dernières années. Mais elle est surtout la conséquence d'une
situation critique créée par les politiques des pays développés, dont le Canada;
situation que l'AQOCI dénonce depuis des années. Il y a une contradiction flagrante
de la part des pays membres de l'ONU qui, d'une part signent des déclarations
internationales sur la sécurité alimentaire mondiale reconnaissant le droit de chaque
être humain à une nourriture saine et nutritive et le droit fondamental de chacun d'être
à l'abri de la faim et de l'autre, imposent des règles commerciales qui violent ces
mêmes droits. La crise alimentaire était donc tout à fait prévisible », renchérit Mme
Monreal. « Qu'est-ce qu'on peut attendre des populations qui devraient déjà consacrer
70% ou 80% de leur revenus pour nourrir leurs familles et qui se trouvent de nouveau
confrontées à des augmentations de 100% ou plus dans les prix de leur nourriture de
base? Peut-on s'étonner qu'il y ait des manifestations, des migrations massives, des
gestes de désespoir ? », termine Mme Monreal.

La crise actuelle, qui provoque des émeutes en Haïti, au Cameroun, en Égypte, en
Indonésie, entre autres, est une conséquence directe des politiques comme les
programmes d'ajustement structurel, imposées aux pays du Sud par les pays du Nord et
les institutions financières internationales (l'OMC, le FMI, la Banque Mondiale), dans le
cadre de la mondialisation. Ainsi, ces pays ont délaissé les cultures vivrières essentielles
à la souveraineté alimentaire au profit des monocultures d'exportation comme le café,
le cacao, le caoutchouc etc., dont le Nord a besoin. Car, a-t-on dit, avec les recettes
de leurs exportations de café etc., les gens vont pouvoir acheter toute la nourriture et
les autres biens nécessaires. On voit bien les conséquences de telles politiques sur les
peuples, en plus de la destruction de la biodiversité et les impacts écologiques
désastreux du transport à grande échelle de ces marchandises. La montée récente du
prix de pétrole vient s'ajouter à ce bilan négatif. Ce sont surtout les multinationales qui
tirent profit de ce système.

Pendant ce temps, les pays riches ont continué de subventionner les grands
producteurs agricoles. Avec en plus des moyens moins efficaces, les producteurs des
pays du Sud ont été incapables de concurrencer les produits du Nord. L'exode vers la
ville de nombreux paysans ruinés et la fragilisation de l'agriculture ont éliminé la
possibilité que celle-ci puisse réagir à la flambée actuelle des prix des aliments. À cela,
il faut ajouter l'effet des barrières douanières contre les exportations agricoles du Sud
érigées par les pays développés.


La spéculation financière, tournée vers les produits alimentaires de plus en plus en
demande, attise la flambée des prix. Le secteur financier a trouvé des milliards de
dollars pour sauver des actionnaires frappés par la crise du crédit. Peut-on espérer que
les gouvernements trouveront au moins les premiers 500 millions demandés d'urgence
par le Programme Alimentaire Mondial ? Et les sommes nécessaires par la suite afin
d'éviter la famine de millions de gens dans les pays du Sud (sans oublier que beaucoup
de personnes défavorisées, ici et dans d'autres pays riches, vont aussi souffrir des
conséquences de ces hausses de prix vertigineuses)?
«Cependant», rappelle Mme Monreal, « il ne faut pas se limiter à l'aide d'urgence; il faut
s'attaquer aux problèmes de fond». L'AQOCI demande ainsi au gouvernement
canadien et aux gouvernements des autres pays développés de favoriser la mise en
place de politiques qui donnent priorité à la production agricole pour le marché local
plutôt que pour l'exportation, qui soutiennent l'agriculture biologique et enfin, qui
protègent les marchés nationaux contre le dumping de produits agroalimentaires
pratiqué par les grandes puissances agricoles. Il faut aussi que le Canada fasse sa part
dans la lutte contre la pauvreté en augmentant son aide publique au développement
à 0,7 %, tel qu’il s’est engagé au sein de Nations Unies. Aujourd’hui à 0,3%, le Canada
affiche l’un des plus bas rendements d’aide internationale parmi les membres de
l’OCDE.

Les Journées québécoises de la solidarité internationale, qui auront lieu du 12 au 23
novembre 2008, se pencheront sur la question de la souveraineté alimentaire comme
une autre orientation mondiale de l'agriculture et de l'alimentation, centrée notamment
sur le droit des peuples à définir leurs propres systèmes alimentaires et agricoles.

L’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)
regroupe 62 organisations qui oeuvrent, à l’étranger et au Québec, pour un
développement durable et humain. L’AQOCI a pour mission de soutenir le travail de ses
membres ainsi que leurs initiatives en faveur de la solidarité internationale. En
s’appuyant sur la force de son réseau, l’AQOCI oeuvre à l’éradication de la pauvreté et
à la construction d’un monde basé sur des principes de justice, d’inclusion, d’égalité et
de respect des droits humains.
Site Internet : www.aqoci.qc.ca


LE VICARIAT SAINT-JOSEPH DE L’AMAZONE (SJA) – SOUS L’INFLUENCE D’APARECIDA

Par Louis Castonguay


Le passé

Dans l’histoire de l’évangélisation amazonienne du Pérou, il est important de souligner la rencontre transamazonienne des missions qui s’est tenue à Iquitos en 1971 sous les auspices du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM). Il s’agissait du point de départ d’une Église jeune qui, dans la mouvance et l’esprit de Medellín, cherchait une nouvelle fidélité à sa mission et se définissait comme Église authentique de la Jungle ou Église amazonienne. Cette assemblée d’évêques, de missionnaires, de sociologues et d’anthropologues, plus ou moins engagés dans la problématique complexe de l’homme et du monde amazonien, donna lieu pour le Vicariat Saint‑Joseph et son nouvel évêque, Mgr Laurent Guibord, o.f.m., à l’amorce d’un changement significatif en pastorale, tant du point de vue de la vision missiologique que des critères et de la politique d’actions concrètes : l’effort devait se centrer davantage sur la situation inhumaine de la grande marginalité dans laquelle se trouvait le plus grand territoire du Pérou, soit une superficie de 60 % du pays. Les grandes assemblées de l’Épiscopat latino-américain (Puebla en 1978 et Santo Domingo en 1992) devaient révéler les visages d’un sous-continent longtemps victime d’abus de toutes sortes, commis par tous les camps.

En 2007, cette fois-ci dans la ville d’Aparecida au Brésil, la Conférence générale de l’épiscopat d’Amérique latine et des Caraïbes s’est réunie de nouveau du 13 au 31 mai, avec une faible représentation du Canada et des É.-U. La grande clé pour comprendre le document final de cette rencontre, c’est son thème général : Disciples et missionnaires de Jésus-Christ pour que nos peuples, en Lui, possèdent la vie. Un document qui souffre d’un grand manque de détails, mais qui est riche d’une grande valeur dans ses orientations principales et dans son style en général. Le thème de la vie qu’offre le Christ a marqué à fond tout le texte : le mot y apparaît plus de 621 fois, ce qui est un nombre impressionnant… La méthode utilisée fut toute simple : voir et étudier la réalité, la comprendre à la lumière de « bonnes nouvelles », notamment la dignité humaine, la famille, l’activité humaine, l’usage collectif des biens , le sens communautaire du disciple ainsi que l’itinéraire de la rencontre avec le Christ, l’esprit missionnaire et la formation; finalement, il s’agit de transformer cette réalité – la mission de communiquer la vie exige une conversion pastorale et la transformation de toutes les structures de l’Eglise pour les rendre « missionnaires ».

Un Vicariat qui se cherche une nouvelle personnalité

En mars 2008, l’assemblée générale du Vicariat SJA s’est sentie fortement interpellée. Quelques 150 participants – trop nombreux et pas assez bien préparés – inspirés par le document du Brésil, se sont attardés à découvrir les grandes forces que présente notre Église vicariale, ses faiblesses également, et sans oublier les dangers qui la menacent.

a) Les points forts :
Le Vicariat ne se compose d’aucun clergé autochtone, mais compte des congrégations religieuses étrangères, surtout mexicaines, deux prêtres diocésains canadiens – Louis Castonguay et Yvan Boucher – un jeune prêtre diocésain mexicain, le Père Jacques Lalonde, franciscain québécois (San Pablo) ainsi qu’un jeune prêtre franciscain originaire de la Jungle. Il y a actuellement beaucoup de jeunes laïcs issus de divers mouvements missionnaires. En général, chacun des cent « missionnaires » (ainsi appelés) travaille sans préparation spéciale (ils se sont formés eux-mêmes). Les priorités de travail sont multiples : les jeunes, la famille, les enfants, les groupes vulnérables, la pastorale sociale. Cependant, très peu de personnes suivent les traces du Père Jean Marcier, o.f.m, décédé il y a trois ans, auprès des groupes indigènes. Et nous comptons aussi sur la présence de professionnels de la santé et de l’éducation religieuse dans les écoles.

b) Les points faibles : Environ 4 p. 100 de la population peut espérer actuellement recevoir l’Eucharistie. Heureusement, les animateurs des caseríos-communautés célèbrent la Parole de Dieu bien à leur façon. Ils sont pratiquement « les prêtres de la Jungle », dit-on. Il y a trop de missionnaires à temps plein sans une formation générale suffisante pour satisfaire les exigences d’un monde changeant. Les relations missionnaires interpersonnelles n’ont souvent pas la fluidité désirée en raison d’un manque de confiance ou de la diversité des cultures selon les lieux. On remarque l’existence d’une sorte de tourisme missionnaire – c'est-à-dire très peu de mois ou d’années de présence réelle sur le terrain –, ce qui affaiblit ou annule le suivi du travail entrepris.

Tout le Vicariat souffre de la faiblesse générale de l’économie. Le financement de notre Église locale dépend lourdement de projets étrangers. L’autosubsistance est impensable.

c) Nos possibilités : Les relations avec les institutions civiles et religieuses, la présence de certaines ONG qui prêtent leurs services et d’autres organismes qui se préoccupent de la catastrophe écologique amazonienne actuelle. Comme nous formons un Vicariat encore jeune, certains y voient beaucoup de potentialités.

d) Les dangers possibles : Il faut mentionner d’abord l’alcoolisme chez beaucoup de jeunes ; les coupes de bois dévastatrices, sans fondement rationnel et qui rasent tout – comme au Brésil ; la présence de sectes fondamentalistes dangereuses, qui font « flotter les gens dans les nuages », embobinant de façon ridicule tout esprit non averti. Nous notons aussi le manque de personnel et d’engagement chrétiens laïcs réels. Tous déplorent la situation généralisée dans la population d’un manque profond d’estime de soi : situation souvent pénible.

Note sur le contexte socio-politique régional actuel : Le gouvernement national en exercice ne protège en rien les populations indigènes contre le trafic de drogues, l’extraction du pétrole pollue gravement toute vie végétale, animale et humaine et assombrit l’avenir de l’Amazonie. Notre région n’est même pas protégée contre le terrorisme des FARC de la Colombie… Pendant ce temps, le gouvernement local s’embourbe dans des programmes de gestion non efficaces, comme celui d’une éducation scolaire qui fait abstraction de la réalité locale d’une population encore indigène en grande partie.

Faire de l’argent, telle est la valeur suprême en vogue… Les nouvelles relations qui s’installent en Amazonie péruvienne sont marquées au coin des valeurs d’une productivité destructrice et d’une efficacité morbide.

Mais, l’espérance ne meurt pas

Les missionnaires sur place décident de ne pas craindre l’avenir. Il est essentiel de mieux s’informer sur tout ce qui est nature, forêt tropicale, et sur sa conservation. Il faut participer davantage aux réunions publiques avec les autorités locales. Il faut revoir toutes nos structures ecclésiales, penser toujours en fonction d’une Église « acculturée », adaptée au milieu (Église autochtone), s’occuper beaucoup des droits humains, donner une éducation inclusive, une formation à l’écologie, sortir des routines, rompre les nœuds. Il faut croire que notre Église peut commencer à donner. Croire en l’action de Dieu en nous et à travers nous. Croire dans son projet. Mon utopie est celle du Christ : le royaume, c.-à-d. un monde où Dieu et les petits se sentent à l’aise… D’ailleurs, les rêves se réaliseront avec ou sans nous, ou malgré nous, parce ce n’est pas notre œuvre, c’est la Sienne.

Une note finale sur l’Assemblée de mars 2008 à Indiana (sur l’Amazone) : Voici les défis que nous avons privilégiés : la formation, la famille, la pastorale indigène, la jeunesse et l’environnement. Et, finalement, notre discernement collectif et solidaire nous a menés à donner une seule réponse pastorale cette année, à savoir insister fortement sur LA FORMATION INTÉGRALE dans le Vicariat, sur tous les plans.

mercredi 17 septembre 2008

QUI EST FRANÇOIS D'ASSISE ?

QUI EST SAINT FRANÇOIS D'ASSISE

a) Origine

Pour mieux situer François d’Assise, il faut d’abord comprendre qu’il vit à l’époque du Moyen-Âge (période de l’histoire se situant entre 476 et 1453). Son pays est l’Italie, et sa ville, Assise, se trouve en Ombrie. « L’Ombrie, où François passa sa vie, est située dans l’Italie centrale, entre la marche d’Ancône et la Toscane. Cette contrée, pleine de contrastes et de beautés, offre à l’âme une variété de spectacles qui la contente entièrement » (Vie de Saint-François d’Assise, Omer Englebert, éd. Albin Michel, 1998, p.32).
François est né en 1181. C’est à cette période du Moyen-Âge que se construisent des hôpitaux, des abbayes, des églises, on y multiplie les pèlerinages et les prières, on prêche la croisade, les chevaliers se font défenseurs des plus petits, les troubadours parcourent l’Europe en chantant et en amusant le grand public.
b) Son histoire

Le père de François, Pierre Bernardone, est un commerçant, il vend de beaux tissus et de magnifiques étoffes. Il est parti en voyage d’affaires en France lorsque son fils vient au monde. Il insiste pour que son fils s’appelle François, en l’honneur de la France où il se procure la plupart de sa marchandise.
À l’adolescence François s’amuse avec ses amis. Il participe à des fêtes, fait une vie active, reçoit une éducation selon les principes et les valeurs d’une famille noble et riche.
En 1202 éclate une guerre entre les seigneurs des villes de Pérouse et Assise. François est alors âgé de 23 ans. Lui et ses compagnons participent activement à défendre leur ville ce qui, en ce temps-là, était normal pour les jeunes gens. Malheureusement, ils sont faits prisonniers et devront passer une année dans les geôles de la ville de Pérouse dans des conditions difficiles.
Pierre Bernardone obtient la libération de son fils en payant une rançon. François demeure un an en convalescence chez lui, sa santé étant chancelante.
Puis en 1205, il désire ardemment devenir chevalier. Il part défendre le Pape menacé par la guerre. Le soir venu, à Spolète, il entend une voix mystérieuse lui parler et qui lui ordonne : « Rentre chez toi. Là, tu apprendras ce qu’il faut faire ». Il rentre donc à Assise. Il est dans une phase de quête de sens. Il se questionne sur la vie, la mort, les injustices. Sa réflexion le tourmente et oriente son regard vers les laissés pour compte.
François est troublé. Il n’a plus envie d'artifices, délaisse ces amis, recherche la compagnie des pauvres auxquels il donne son argent et même ses vêtements!
Son père insiste pour qu’il s’occupe de la boutique, apprenne le métier de commerçant. Mais François n’a pas le même enthousiasme que son père pour le commerce. Il sent de plus en plus la présence de Dieu dans son cœur… Un jour qu’il allait à cheval dans la campagne, il rencontra un lépreux sur son chemin. Lui qui ne pouvait supporter leur présence auparavant, décide alors de prendre le lépreux dans ses bras et de lui donner un baiser !
Alors une transformation s'opère en lui. François ira désormais soigner des lépreux dans des hôpitaux réservés pour eux. Son père et ses amis ne le comprennent plus…
Vers la fin de cette même année, au cours de l’une de ses nombreuses promenades, François découvre, à St-Damien, une vieille chapelle abandonnée. Il entre puis voit dans le fond une croix en bois sur laquelle est peint un Christ. Il prie Dieu de lui faire connaître sa volonté. Soudain, il entend une voix lui parler : c’est Jésus sur la croix qui lui demande de réparer son Église!
Tout heureux de cette révélation, François vend les tissus et les draps du commerce de son père afin de pouvoir acheter le matériel nécessaire à la reconstruction d'une chapelle. Son père n’est pas du tout heureux de cette initiative. Il accuse François de dilapider ses biens. De retour à la maison, son père l' enferme sous clé puis décide de le faire juger devant l’évêque.
Ce dernier demande alors à François de remettre les biens qui appartiennent à son père. François déclare alors :
-Volontiers, Seigneur et je ferai davantage.
François se déshabille et remet ses habits à son père ainsi que l’argent de la vente des tissus qui devait servir à reconstruire la chapelle.
-Me voici nu devant le Seigneur. Désormais, je n’appellerai plus père le nommé Pierre Bernardone; je n’ai plus qu’un seul père, mon Père qui est au cieux !
Et François ne regrette rien :
-Je suis amoureux de la plus belle des princesses, se dit-il. Elle s’appelle Dame Pauvreté !

François revêt alors l’habit des pauvres, une modeste bure (étoffe de laine ceint à la taille par une corde), comme celle que porte les Franciscains aujourd’hui.

Il continue de s’occuper des malades, des lépreux, des pauvres et, en plus, de restaurer, avec de modestes moyens, la chapelle St-Damien . François a même entrepris d’effectuer des réparations sur d’autres églises (San-Pietro, la Portioncule).

Puis, un jour de l’année 1208, il participe à la messe à la Portioncule. Il entend l’évangile de Saint-Matthias sur la mission. François vient de comprendre : quand Jésus lui a demandé de réparer son Église, ce n’était pas d’églises en ruine dont Il parlait mais de son Église constituée d’ hommes, de femmes et d'enfants qu’Il voulait réunir pour vivre concrètement les valeurs de l’Évangile de justice, de paix et de respect de toute la Création.

François veut alors répandre le message de Jésus-Christ, il prêche avec beaucoup de conviction et d’amour. Les gens l’écoutent et il convertit plusieurs d’entre eux.

Puis se joint à lui des frères qui partageront ses nombreuses missions et activités.
En 1209 c’est le début de l’Ordre, les premiers balbutiements de la communauté.
Tout en continuant de s’occuper des plus démunis et de vivre pauvrement, François rédige une Règle de vie très brève pour le fonctionnement de sa communauté. Il obtient l’approbation du pape Innocent III.

Ses frères iront dans différents pays afin de parler de Jésus et de l’Évangile. Ils affronteront l’indifférence ou les railleries mais à quelques endroits une écoute attentive.

En 1219, François rencontre le Sultan d’ Égypte et constate que les musulmans sont aussi des gens priants et croyants. À son départ, le Sultan demande à François de prier pour lui.

« Que resta-t-il dans l’esprit du sultan de cette rencontre avec un homme représentant la religion honnie, religion qui tentait de s’imposer par la force des armes et dont les chefs ne reculaient devant aucune violence pour l’emporter? Il semble qu’il n’oublia pas le sourire de François, sa douceur dans l’expression d’une foi sans limite. Peut-être ce souvenir fut-il décisif lorsqu’il décida, dix années plus tard, alors qu’aucune force ne l’y contraignait, de rendre Jérusalem aux chrétiens » (Albert Jacquard, op.cité, p.78).

François montrera l’exemple par son témoignage et ses actions : renoncer aux biens matériels et au pouvoir, souligner l’importance des liens vitaux qui unissent l’humain à la nature, et tendre la main à ceux qui sont marginalisés et aussi à ceux qui pratiquent une autre religion.

François sentant sa fin approcher, demanda qu’on le couche par terre sur un modeste linge puis commença à entonner un chant entouré de ses frères. Il est décédé le 3 octobre 1226 à la Portioncule (petite église de Ste-Marie-des-Anges, à Assise) dans un dépouillement total. Aussitôt, on raconte qu’une multitude d’alouettes se sont posées sur le toit de la petite église afin de pleurer la perte de leur ami.

c) Ses préoccupations

Nous venons de constater que François d'Assise porte en lui des valeurs et des inquiétudes qui occuperont une place importante dans sa vie.
Or, François d’Assise avait une carrière toute tracée et une vie facile devant lui en succédant à son père : argent, propriétés, pouvoir, honneur. Il choisira pourtant une autre voie, celle de la pauvreté et l’abandon total en Dieu. « À son contact, c’est la vie de milliers d’hommes et de femmes qui va être bouleversée. Le « non » qu’il a si vigoureusement proféré à toutes les réussites sociales, toutes les jouissances, toutes les satisfactions accumulées jour après jour, va ébranler la société et, pour commencer, l’Église. Les cardinaux et le Pape devront entendre le cri de ce « fou de Dieu » dépourvu volontairement de tout, mais dont la voix est entendue par la multitude » (Albert Jacquard, Le souci des pauvres, éd. Flammarion, 1996, p. 37).
En fait, François s’ inquiète de ce qui arrive à ses frères et sœurs dépourvus de richesse et qui sont délaissés par la société. Il rêve d’une harmonie et d’une paix profonde entre les hommes et avec toute la Création. Il souhaite que le Royaume de Dieu commence à se bâtir immédiatement sans attendre, il désire que chacun de nous jette un regard neuf sur ce qui nous entoure sans préjugés, sans pensée toute faite, sans haine ni mépris. François d’Assise dit oui à l’amour, à la joie, à la simplicité des choses.
François se préoccupe donc du bien-être de chaque créature en voulant lui fournir les meilleures conditions de vie. Seulement, il s’aperçoit qu’il existe beaucoup d’injustice, d’intolérance et d’atteinte grave à la Création dans le monde des humains. François croit qu’il est donc essentiel d’intervenir afin d’améliorer ce que Dieu nous a légué. La Création est trop belle pour la laisser aller, il faut faire prendre conscience aux hommes et aux femmes de l’importance de notre responsabilité. Et pour cela il va passer à l’action et nous inviter à faire de même.


d) Ses actions

Ce n’est que par des actions significatives et réelles que François d’Assise se signalera parmi ce monde. Regardons de plus près quelques-unes d’entre elles.

1) Dame Pauvreté

On se souvient de l’épisode où François, en chevalier, s’en allant combattre pour le Pape, fut interpellé par une voix mystérieuse à Spolète. Il demanda alors : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse? ». François était bouleversé car Il lui avait indiqué de retourner à Assise, c’est là que lui sera révélé le sens de sa vie.
De retour dans sa ville, ses parents, ses amis, ses proches ne le reconnaissent plus. Il prie, se recueille, fréquente de plus en plus les pauvres. Il donnait sans compter aux démunis, et s’il n’avait pas d’argent, il leur donnait son bonnet, sa ceinture, quelques morceaux de ses vêtements, parfois même jusqu’à sa chemise. Et quand son père n’était pas là, il mettait sur la table familiale beaucoup plus d’aliments qu’il n’en fallait, en pensant aux mendiants qui viendraient, après le repas, chercher les restes.
Quand les gens demandaient à François s’il se marierait, il répondit : « Je vais prendre l’épouse la plus belle et la plus noble que vous ayez jamais vue, supérieure aux autres par sa beauté, elle les dépasse toutes en sagesse »(1 Celano, 7). François parlait en ces mots de Dame Pauvreté…

2) La rencontre avec le lépreux

À l’ époque de François d’Assise, la lèpre est une maladie répandue et on ne pouvait en guérir. Il était commun de rencontrer ces malades aux chairs putréfiées, les ulcères sanguinolents et avec une forte odeur qui inspiraient davantage le dégoût. C’est pourquoi on leur mettait une cloche au cou pour les entendre venir au loin et les éviter. Ces malades pouvaient compter sur des « léproseries » où l’on tentait de les soigner.
On raconte qu’un jour « au détour de la route, François se trouve soudain vis-à-vis d’un lépreux. Son premier mouvement est de rebrousser chemin. Mais il se ravise aussitôt et, sautant à bas de cheval, serre le misérable en ses bras et lui met posément une aumône dans la main. Il sentit alors un bonheur immense s’emparer de son être… » (II Celano, 9).
Il remonte en selle et se dirige vers une « léproserie » voisine, réunit les malheureux qui s’y trouvent, leur demande pardon de les avoir si souvent méprisés; il s’attarde en leur compagnie, et en attendant de venir bientôt s’installer auprès d’eux, « il leur fait une distribution d’argent et ne les quitte qu’après les avoir tous embrassés sur la bouche » (II Celano, 9).
Pour François d ‘Assise, « le malade n’est pas un réprouvé que Dieu châtie, il est un frère qu’il faut aimer, qui est digne de cet amour » (Albert Jacquard, Le souci des pauvres, Éd. Flammarion, 1996, p.62).

3) Nos frères les animaux

Alors que François d’Assise saluait les saintes vertus (la Sagesse, la Simplicité, la Pauvreté, l’Humilité, la Charité, l’Obéissance)*-voir prière- que l’on devait appliquer dans notre vie, il déclara : « Ce n’est pas seulement aux hommes que le vrai chrétien se soumet, mais aussi aux animaux, si bien que les bêtes féroces puissent faire de lui tout ce que Dieu voudra ».
Ce grand respect pour les créatures de Dieu, François l’exercera de manière très concrète en aimant profondément tous les animaux. Par exemple, l’hiver, il portait du miel et du vin chaud aux abeilles pour les aider à passer les mois difficiles, il construisait des nids pour les tourterelles, il alla même jusqu’à donner son manteau neuf pour racheter deux jeunes agneaux qu’on menait à la boucherie.
Sans compter que François se sent investi d'une importante mission de réconciliation avec la Création en affrontant même des bêtes féroce : il y avait dans une ville de l’Italie, nommé Gubbio, un loup qui dévorait humains et animaux et qui terrorisait la population. François qui devait s’y rendre fut averti par des paysans qu’il risquait sa vie. François les rassura et continua son chemin. Arrivé à Gubbio, les habitants terrifiés étaient grimpés sur les remparts et les toits pour mieux constater ce qui allait se produire. Alors que le loup s’élança sur François, d’un signe de croix il l’arrêta et lui referma la gueule. « Viens ici, frère loup » dit-il. Le loup vint se coucher aux pieds de François qui continua: « Frère loup, j’ai eu de la douleur d’apprendre les crimes épouvantables que tu as commis dans la contrée, allant jusqu’à tuer des êtres créés à l’image de Dieu. Je comprends que les gens de Gubbio te détestent. Je veux pourtant te réconcilier avec eux, de manière qu’ils n’aient plus rien à craindre de toi, et que toi non plus tu n’aies plus rien à redouter de leurs chiens ni d’eux-mêmes. » Par toutes sortes de signes, le loup témoigna de la satisfaction que lui causait les paroles de François. Il demanda aux gens du village de nourrir le loup, puisque c’est la faim qui l’amena à poser des gestes cruels. En retour, le loup ne devait plus faire peur aux habitants de Gubbio. Les gens s’en occupèrent avec ferveur, le laissèrent aller et venir dans la ville sans crainte. Le loup mourut de vieillesse deux ans plus tard. Beaucoup le pleurèrent car on avait fini par s’attacher à lui.
Il y aurait encore plein de témoignages à raconter sur François d’Assise. Ce ne sont ici que des exemples qui démontrent bien les préoccupations et les valeurs de François.
Le plus beau texte de François fut sans contredit « Le Cantique de Frère Soleil » que l’on a même qualifié de plus beau morceau de poésie religieuse depuis les Évangiles. Cette prière reprend les croyances profondes de François, son amour de Dieu et de toute sa Création.
On peut s’inspirer de cette prière comme de l’ensemble de la vie de François pour entreprendre une démarche de réconciliation avec nos frères et sœurs et avec la Création en entier.
Il est possible, dès maintenant, d 'appliquer le témoignage de François d’Assise de manière concrète. Et il y a du pain sur la planche!!!

ARTICLES REVUE MARS 2008





Voici quelques articles de la Revue des Missions publiée en mars 2008



2e photo: Association Rayon de Soleil à Madagascar avec le fr. Gabriel (ex. gauche)- Voir article "Madagascar, vos dons ont servi à nourrir des familles".

1er photo du haut: Denis Tougas de l'Entraide Missionnaire lors de la Conférence sur les Grands Lacs Africain - Voir l'entrevue et l'article avec Denis Tougas.




Photo ci-haut: Le P. Jacques St-Yves avec des frères au Kenya - Voir l'article "Crise au Kenya..."



CRISE AU KENYA: LE P. JACQUES ST-YVES LANCE UN APPEL À LA SOLIDARITÉ.

Le P. Jacques St-Yves est supérieur de la fraternité de formation à Langata à Nairobi au Kenya. Comme vous le savez sans doute, le pays vit actuellement l'une de ces pires crises depuis son indépendance en 1963. Le Mouvement démocratique orange (ODM) avec à sa tête M. Raila Odinga conteste la réélection du président du chef de l'État Mwai Kibaki. Ainsi, lors des élections présidentielles du 27 décembre dernier, M. Kibaki a été reporté au pouvoir ce que conteste M. Odinga qui accuse le président d'avoir fraudé les élections afin de lui enlever la victoire. Cette tension politique a provoqué sur le terrain de graves affrontements dans le pays et de violents combats faisant plus de 1,000 morts et 300,000 déplacés.

Cette situation difficile affecte sérieusement l'économie et les conditions de vie de la population. Même si l’on ne peut nier qu’il existe des conflits ethniques, cela n’explique pas tout, le malaise est beaucoup plus profond. Le Kenya est considéré comme un pays relativement prospère, pourtant il existe de graves injustices économiques et sociales. Le P. Jacques St-Yves affirme que c'est le peuple qui en souffre: "Ici, tous les jours, des dizaines de personnes viennent à la porte me demandant à manger ou de l'argent pour retourner à leurs villages et quitter Nairobi." Le P. St-Yves lance un appel à de généreux donateurs "qui pourraient aider à soulager un peu ces gens qui viennent frapper à notre porte, ce serait beaucoup pour eux qui n'ont rien surtout les jeunes enfants et leurs mères. Continuez à prier pour le Kenya, que la paix revienne bientôt! "

Il faut souligner que même si le conflit se règle et que les violences cessent dans le pays, la population du Kenya aura toujours besoin d'appuis, les pauvres en particulier que nos frères franciscains tentent d'aider dans la mesure de leur possibilité et de leur moyen.

SAVIEZ-VOUS QUE…
…les deux plus grands bidonvilles d'Afrique se trouve à Nairobi, la capitale du Kenya . L’un des deux bidonvilles que l'on nomme Kibera compte plus de 1,4 million de personnes sur les 2,3 millions d'habitants de la capitale. Les conditions de vie s'avèrent très pénibles, il n'y a presque pas de services sanitaires, la pollution est omniprésente et une forte activité criminelle font de ce bidonville le plus dangereux du continent.
…$2.00 par mois, c’est le salaire de la majorité de la population du Kenya.





MADAGASCAR: VOS DONS ONT SERVI À NOURRIR DES FAMILLES.

Les membres de l'Association Rayon de Soleil et le frère Gabriel (l'un des responsables de l'Association) vous remercient pour votre soutien aux familles en difficulté. Ainsi, grâce à vos dons, l'Association a distribué du riz, des haricots, du savon, des bougies et des bonbons aux familles pauvres (veuves, veufs et enfants) du quartier de la capitale Antananarivo où vivent les frères. Le frère Gabriel souhaite la poursuite de votre collaboration afin que l'Association puisse continuer d'aider et de nourrir des familles qui en ont grandement besoin.

Dans le même esprit, notre frère en mission à Madagascar depuis plus d'une vingtaine d'années, le frère Alain Bouchard, tient à remercier les donateurs de leur générosité. "Le travail ne manque pas dit-il. J'ai la charge de la formation de jeunes frères religieux, cinq en philosophie et huit en théologie au séminaire. Notre communauté franciscaine se développe peu à peu et il faut penser à un nouveau poste de mission pour la fin de l'année 2008. Car cinq frères termineront leur séminaire en juillet.

C'est la saison des pluies maintenant, elle est bienfaisante pour les cultivateurs car c'est le seul moyen de subsistance de la majorité des malgaches, sauf quelques petits artisans et de modestes commerçants.

Les besoins sont grands et nous apprécions votre offrande de bon cœur. Vous participez à votre manière à l'avancement du Royaume de Dieu dans le monde et à Madagascar. Union de prière pour vous et votre famille." Avec le frère Alain Bouchard, les frères à Madagascar expriment toute leur gratitude aux fidèles donateurs des Missions des Franciscains !







PROJET AFRIQUE : 25 ANS DE SOLIDARITÉ !

Les frères de la Province saint François en Afrique, Madagascar et l’Île Maurice sont particulièrement fiers de souligner les 25 ans de présence franciscaine dans cette région du globe.

Les frères affirment que « cette année est une année vraiment spéciale pour nous puisque nous célébrons le Jubilé d’Argent – 25 ans – du « Projet Afrique » et le début de notre Province. Il y a 25 ans une importante et hardie décision fut prise à notre Curie Générale à Rome. Le Ministre Général d’alors, Fr. John Vaugh, et son Définitoire ont décidé que les frères Mineurs pourraient commencer à être plus visibles dans l’Afrique centrale et dans l’Afrique de l’est. Ils ont appelés des frères volontaires de toutes les Provinces et Custodies de l’Ordre pour joindre le « Projet Afrique ». Environ 30 frères ont répondu positivement et arrivèrent au début de 1983 au Rwanda, Kenya, Tanzanie, Ouganda et Malawi. Ils étaient des hommes courageux qui ont offert leurs vies et leurs talents pour implanter l’ordre des Frères Mineurs dans cette partie de l’Afrique.

Nous voulons remercier Dieu pour les jeunes frères Africains, Malgaches et Mauriciens qui se sont unis à nous pour nous aider à implanter l’Ordre dans les pays de la présente Province de saint François. » Les frères souhaitent maintenir cette présence franciscaine et évangélique en Afrique aussi longtemps que Dieu le voudra. Et surtout de marcher sur les chemins de la solidarité aux côtés des pauvres, des démunis et des laissés-pour-compte.



FRANCISCAINS ET ÉCOLOGIE

Voici un texte du frère Jean-Charles Rakondranaino, jeune étudiant à Antananarivo (Madagascar) sur l'importance du respect de la nature inspiré par les enseignements de François d'Assise.

Le 20 novembre 1979, le pape Jean-Paul II a fait de François le patron de l'écologie. En effet, la vie de cet homme a été marquée par une profonde affection envers les créatures. C'est ce que nous rapportent les premières biographies de saint François.

Et nous franciscains et chrétiens quelle attitude avoir vis-à-vis de la nature ?

Nous sommes dans un monde où les hommes perdent de plus en plus le sens de la nature. Nous vivons dans un monde de machines, un monde où l'on construit des maisons en béton sans aucun mètre carré de jardin. Nous franciscains et chrétiens, nous devons d'abord avoir une relation directe avec la nature.

Nous aussi, comme notre père saint François, nous aimons nos frères et sœurs les créatures. Nous sommes dans un monde scientifique qui prétend tout expliquer de la nature. Pourtant, la nature est encore pleine de mystère. La science ne peut pas vraiment expliquer le grandissement d'un arbre, l'éclosion d'une fleur. Tout cela relève du mystère. Les créatures sont des œuvres insondables de Dieu. Ce n'est donc pas pour rien que François les aimait, les vénérait.

En ce sens, il nous apparaît souhaitable, ici à Madagascar, que nos fraternités disposent d'un terrain de jardin et s'adonnent à un petit élevage. Le but, c'est d'entretenir un dialogue avec la nature. Mais avoir une relation avec les créatures ne suffit pas. Comme saint François, il faut surtout les aimer, les protéger. Ce sont les reflets de la beauté du Créateur. Louer Dieu à travers ses créatures fait partie de notre spiritualité.

Est-il toujours possible d'aimer la nature ? Il est indéniable que nous n'avons pas tous le même goût. Il y en a qui sont familiers avec les animaux, d'autres avec le jardin, les plantes, les fleurs. Il y en a peut-être qui n'éprouvent aucun sentiment envers les créatures. Mais nous avons sûrement tous quelque chose à faire pour la nature. Dans le problème de l'environnement, nous pouvons être des témoins, des défenseurs de la nature. Il nous faut commencer par nos propres maisons: il y a là de la place pour des fleurs, des plantes, peut-être pour certains animaux domestiques ?

Nous pouvons aussi faire quelque chose pour la nature dans les paroisses et les districts où nous travaillons. À Madagascar, nous apprécions nos frères curés de brousse qui font tout ce qu'ils peuvent pour protéger l'environnement. Ces frères travaillent dans l'extrême sud du diocèse d'Antsirabé, au centre de l'Île. Constatant la disparition de la forêt et de la désertification de la terre, ils conscientisent les gens de leurs districts en leur montrant les méfaits des feux de brousse qui ravagent chaque année des hectares de terre et de forêts de la grande Île. Accompagnés de leurs paroissiens et des élèves de leurs écoles, ils s'engagent même dans le reboisement annuel.

Finalement, chacun de nous doit se demander comment être écologiste dans le même esprit que saint François !

Frère Charles
Antananarivo, Madagascar

Post-scriptum de la rédaction:
Parmi les démarches "écologiques" des frères de Madagascar, on aurait pu rappeler aussi la mise en route d'un four solaire avec l'aide de 4 jeunes venus de Nice (France). En faisant cuire les aliments avec du bois, on saccage les forêts. Ce type de four permet de limiter le désastre. Dans une autre région de Madagascar, le frère Jacques Tronchon a multiplié ces fours solaires.

(Article reproduit avec l'aimable autorisation de la revue "Chemins de saint François" no.43, janvier-février 2008)





ENTREVUE AVEC DENIS TOUGAS DE L’ENTRAIDE MISSIONNAIRE

Nous vous avons déjà parlé de l’Entraide Missionnaire (L’EMI) (Les Franciscains sont sociétaires de L’EMI parmi bien d’autres communautés religieuses) un organisme intercommunautaire qui a pour objectif de répondre aux besoins de formation, de concertation et de mobilisation des missionnaires. L’EMI anime la Table de concertation sur la Région des Grands-Lacs africains qui rassemble des communautés, des organismes de coopération internationale et des groupes de solidarité qui interviennent au Burundi, en République démocratique du Congo et au Rwanda. La Table a organisé trois Conférences publiques en janvier pour mieux comprendre comment les sociétés civiles des pays des Grands-Lacs africains tentent de répondre aux défis majeurs que sont l’impunité persistante des auteurs des violences sexuelles, la dilapidation des ressources minières et la participation au développement démocratique de leur pays et de la région. Des personnes-ressources en provenance des trois pays de même que les Rapporteurs spéciales de Nations-Unies et de la Commission africaine des droits et des peuples sur les violences à l’égard des femmes ont participé à ces Conférences pour présenter une réalité méconnue : les contributions de la société civile pour transformer leur réalité après une longue période de conflits.

Denis Tougas, responsable du dossier Afrique de l’EMI, a bien voulu répondre à nos questions au sujet de ces intéressantes Conférences.

-Pourquoi avoir organisé ces Conférences ?
-La Table de concertation s’intéresse à cette région parce que les organismes qui la compose possèdent des partenaires sur place. Nous avons suivi de près la transition politique qui s’est déroulé après la période de guerre qui a sévi dans la région. La participation de la société civile est donc un élément essentiel pour l’édification de pays plus démocratiques dans les pays des Grands-Lacs africains. Pour la question des droits des femmes, des membres de la Table y ont porté une attention particulière parce qu’elles subissaient et subissent encore de violentes agressions et du harcèlement. De plus, nous demeurons actifs dans le dossier des compagnies minières (un bon nombre sont canadiennes) dont les activités sur le terrain mais surtout à la Bourse de Toronto ont très peu amélioré le sort des populations.

D’autre part, s’est tenu à Ottawa à peu près en même temps, un Forum international sur le rôle de la société civile et l’efficacité de l’aide. Ce Forum doit fournir des propositions concrètes pour inscrire le rôle de la société civile dans ce qui tient lieu de cadre à l’aide internationale, la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement. Les conférences de la Table de concertation se voulaient des occasions de sensibiliser le plus de gens possible à l’apport spécifique de la société civile des pays des Grands-Lacs africains.
-Que retenez-vous du Colloque ?
-J’ai été frappé par l’intérêt de la population et des médias pour les problématiques de cette région tels que présentés par nos partenaires. Nous avons maintenu une participation moyenne d’une centaine de personnes pour chaque journée d’activité. Cependant, je constate que les agents à Ottawa, responsables des dossiers des pays des Grands-Lacs africains, n’ont pas été réceptifs à nos messages. Autre déception : les autorités canadiennes ont refusé le visa d’entrée au pays à des personnes-ressources du Burundi et du Rwanda pourtant partenaires de longue date de nos membres et parfois de l’ACDI même. Ce fut très décevant…

Ce qui m’a enthousiasmé demeure le dynamisme de la société civile congolaise qui désire expérimenter la démocratie après les élections de 2006. Elle explore des moyens d’intervenir à tous les niveaux politiques pour instaurer une société plus juste et plus démocratique.

-Que suggérez-vous comme moyen d’actions ?
-Portez une attention particulière à nos régimes de pension, nos investissements dans des fonds mutuels et autres formes de placements financiers. Posez des questions aux entreprises qui investissent dans le secteur minier congolais. S’assurer qu’elles respectent les droits humains, l’environnement et contribuent au développement durable du pays et pas seulement engranger d’énormes profits. Également, soutenir les initiatives des groupes qui s’intéressent de près aux activités souvent destructrices des compagnies minières au Congo.




« DE LA BROUSSE À LA BOURSE »
(Article de Denis Tougas publié dans L’EMI en bref (no.45-janvier 2008)

Mi-novembre, Denis Tougas de L’Entraide Missionnaire, à l’invitation du Groupe de recherche sur les activités minières en Afrique de l’UQAM (GRAMA), s’est rendu en République démocratique du Congo (RDC), effectuer une mission centrée sur le secteur minier. Premier constat : la réalité dépasse la fiction!

Au niveau des populations d’abord, la situation demeure très difficile. Ainsi, au Katanga, la province minière par excellence, on assiste à une transformation radicale des modes de production en usage jusqu’à récemment. Le travail industriel est remplacé par l’artisanal, l’informel domine maintenant le formel. Plus de 150 000 mineurs artisanaux, dont de nombreux enfants, fournissent aujourd’hui l’essentiel de la production minière d’exportation du Katanga, notamment en cuivre, cobalt et zinc. L’extraction de ces minerais demande pourtant un travail considérable. À l’échelle du pays, ce sont près de 2 millions de creuseurs de « l’informel » qui produisent 90% des minerais exportés.

Une étude récente de l’Observatoire des transformations urbaines de l’Université de Lubumbashi, compare les conditions de travail des nouveaux mineurs à celles d’avant la colonisation. Les enfants y sont nombreux notamment pour le transport du minerai hors du carré minier. En charrier une tonne par jour peut leur rapporter 1,50$, un revenu essentiel à la survie de nombreuses familles. La même étude démontre également que, sous l’apparente anarchie des concessions envahies par des milliers d’artisanaux, l’écoulement de la production sur les marchés national et international est structuré de manière très efficace par des négociants tout-puissants. Ceux-ci constituent l’indispensable relais entre le site creusé et l’usine de transformation qui se retrouve rarement en RDC, mais plus souvent en Zambie, en Afrique du Sud ou ailleurs en Occident.

Cette situation étonne quand on sait que la restructuration et la revitalisation du secteur ont été pilotées par la Banque Mondiale avec, comme objectif, la réduction de la pauvreté. L’entreprise privée, internationale de préférence, est le moteur de cette stratégie. Sur place, les représentants des compagnies minières ou des institutions internationales appellent à la patience et au réalisme en réclamant toujours plus de sécurité pour les investissements et une meilleure gestion dans les affaires publiques. Pourtant cette patience n’est pas de mise sur les marchés boursiers. Depuis quelques années, les annonces d’investissements majeurs pour des projets d’envergure internationale font la manchette et sont suivies de communiqués portant sur les fusions, l’achat ou la prise de contrôle des entreprises concernées à coup de millions de dollars, tout ça sans qu’aucune pelletée de terre n’ait été soulevée! Les Katangais ont inventé une expression pour qualifier les auteurs de ces tractations : « des habitués de la bourse plutôt que de la brousse ». En réalité, les mines congolaises sont aujourd’hui l’objet de vastes opérations de spéculation. Des fortunes se constituent uniquement à partir d’évaluations plus ou moins précises de la richesse des concessions et surtout des conditions plus qu’avantageuses inscrites dans des contrats conclus pendant ou après la guerre.

Ces contrats « léonins » ont pourtant reçu l’aval d’autorités en poste durant la transition et, pour bon nombre aujourd’hui élues, toujours aux commandes du pays. Ce qui rend d’autant plus complexe l’instauration d’un mode de gestion plus transparent et plus équitable. À cause des liens dénoncés et documentés entre exploitation des ressources et conflits en RDC et dans la région depuis 10 ans, de nombreuses enquêtes nationales et internationales ont tour à tour recommandé « un grand ménage » dans les contrats miniers.

Présentement, tout le secteur vit à l’heure de la « revisitation » des ententes. Promesse électorale oblige, une commission gouvernementale a remis récemment un rapport d’enquête sur une soixantaine de contrats de partenariat entre les entreprises d’État et des investisseurs privés, étrangers pour la plupart. En attendant la publication du rapport et surtout les décisions du gouvernement, le suspense se prolonge. Une fuite a déjà donné un aperçu de ses recommandations : renégocier ou annuler! L’effet a été immédiat à la Bourse de Toronto où les actions de certaines compagnies canadiennes comme Anvil Mining ou First Quantum ont perdu près de 15% de leur valeur. Les faits jusqu’ici révélés sont troublants : des entreprises se sont lancées à la poursuite de capitaux avec de simples ententes verbales; des obligations contractuelles ne sont toujours pas remplies après plusieurs années; des études de faisabilité sont toujours à venir; des partages de bénéfices entre les entrepreneurs étrangers et l’entreprise d’État ne répondent à aucun critère connu... La liste est longue.

Comme les groupes de la société civile l’ont souvent répété durant ce séjour, la distance est énorme entre les attentes des populations des régions minières concernées et les forces de la spéculation boursière, assise de la mondialisation économique qui mène le monde.

BIENVENUE SUR LE SITE DES MISSIONS DES FRANCISCAINS

Le Bureau des Missions des Franciscains vous souhaite la bienvenue sur son site.
Le but de ce site est de mieux faire connaître le travail des missionnaires franciscains de la Province de St-Joseph (Canada).
Nous avons des missionnaires au Pérou, en Haïti, à Madagascar, au Kenya et en Terre-Sainte. Nous vous ferons donc découvrir ces missionnaires, leurs oeuvres, leurs projets et leurs activités.
Les Missions des Franciscains publient une Revue que vous pourrez lire sur ce site. Les articles donnent des nouvelles de nos missionnaires et abordent les questions qui touchent la mission en général.
Les Franciscains ont été fondé par saint François d'Assise. Pour en savoir davantage sur la vie de François vous pouvez consulter l'article à son sujet sur le site.
Au cours de sa vie, François d'Assise envoie ses frères deux par deux vers d'autres pays prêcher la paix et la Bonne Nouvelle de l'Évangile. C'est le début de la tradition missionnaire franciscaine qui se poursuit encore de nos jours.
Nous espérons que ce site pourra mieux faire connaître les oeuvres des missionnaires franciscains.
Nous vous souhaitons bonne lecture et de belles découvertes !
Richard Chartier, ofs
et l'équipe du Bureau des Missions des Franciscains