mercredi 17 septembre 2008

ARTICLES REVUE MARS 2008





Voici quelques articles de la Revue des Missions publiée en mars 2008



2e photo: Association Rayon de Soleil à Madagascar avec le fr. Gabriel (ex. gauche)- Voir article "Madagascar, vos dons ont servi à nourrir des familles".

1er photo du haut: Denis Tougas de l'Entraide Missionnaire lors de la Conférence sur les Grands Lacs Africain - Voir l'entrevue et l'article avec Denis Tougas.




Photo ci-haut: Le P. Jacques St-Yves avec des frères au Kenya - Voir l'article "Crise au Kenya..."



CRISE AU KENYA: LE P. JACQUES ST-YVES LANCE UN APPEL À LA SOLIDARITÉ.

Le P. Jacques St-Yves est supérieur de la fraternité de formation à Langata à Nairobi au Kenya. Comme vous le savez sans doute, le pays vit actuellement l'une de ces pires crises depuis son indépendance en 1963. Le Mouvement démocratique orange (ODM) avec à sa tête M. Raila Odinga conteste la réélection du président du chef de l'État Mwai Kibaki. Ainsi, lors des élections présidentielles du 27 décembre dernier, M. Kibaki a été reporté au pouvoir ce que conteste M. Odinga qui accuse le président d'avoir fraudé les élections afin de lui enlever la victoire. Cette tension politique a provoqué sur le terrain de graves affrontements dans le pays et de violents combats faisant plus de 1,000 morts et 300,000 déplacés.

Cette situation difficile affecte sérieusement l'économie et les conditions de vie de la population. Même si l’on ne peut nier qu’il existe des conflits ethniques, cela n’explique pas tout, le malaise est beaucoup plus profond. Le Kenya est considéré comme un pays relativement prospère, pourtant il existe de graves injustices économiques et sociales. Le P. Jacques St-Yves affirme que c'est le peuple qui en souffre: "Ici, tous les jours, des dizaines de personnes viennent à la porte me demandant à manger ou de l'argent pour retourner à leurs villages et quitter Nairobi." Le P. St-Yves lance un appel à de généreux donateurs "qui pourraient aider à soulager un peu ces gens qui viennent frapper à notre porte, ce serait beaucoup pour eux qui n'ont rien surtout les jeunes enfants et leurs mères. Continuez à prier pour le Kenya, que la paix revienne bientôt! "

Il faut souligner que même si le conflit se règle et que les violences cessent dans le pays, la population du Kenya aura toujours besoin d'appuis, les pauvres en particulier que nos frères franciscains tentent d'aider dans la mesure de leur possibilité et de leur moyen.

SAVIEZ-VOUS QUE…
…les deux plus grands bidonvilles d'Afrique se trouve à Nairobi, la capitale du Kenya . L’un des deux bidonvilles que l'on nomme Kibera compte plus de 1,4 million de personnes sur les 2,3 millions d'habitants de la capitale. Les conditions de vie s'avèrent très pénibles, il n'y a presque pas de services sanitaires, la pollution est omniprésente et une forte activité criminelle font de ce bidonville le plus dangereux du continent.
…$2.00 par mois, c’est le salaire de la majorité de la population du Kenya.





MADAGASCAR: VOS DONS ONT SERVI À NOURRIR DES FAMILLES.

Les membres de l'Association Rayon de Soleil et le frère Gabriel (l'un des responsables de l'Association) vous remercient pour votre soutien aux familles en difficulté. Ainsi, grâce à vos dons, l'Association a distribué du riz, des haricots, du savon, des bougies et des bonbons aux familles pauvres (veuves, veufs et enfants) du quartier de la capitale Antananarivo où vivent les frères. Le frère Gabriel souhaite la poursuite de votre collaboration afin que l'Association puisse continuer d'aider et de nourrir des familles qui en ont grandement besoin.

Dans le même esprit, notre frère en mission à Madagascar depuis plus d'une vingtaine d'années, le frère Alain Bouchard, tient à remercier les donateurs de leur générosité. "Le travail ne manque pas dit-il. J'ai la charge de la formation de jeunes frères religieux, cinq en philosophie et huit en théologie au séminaire. Notre communauté franciscaine se développe peu à peu et il faut penser à un nouveau poste de mission pour la fin de l'année 2008. Car cinq frères termineront leur séminaire en juillet.

C'est la saison des pluies maintenant, elle est bienfaisante pour les cultivateurs car c'est le seul moyen de subsistance de la majorité des malgaches, sauf quelques petits artisans et de modestes commerçants.

Les besoins sont grands et nous apprécions votre offrande de bon cœur. Vous participez à votre manière à l'avancement du Royaume de Dieu dans le monde et à Madagascar. Union de prière pour vous et votre famille." Avec le frère Alain Bouchard, les frères à Madagascar expriment toute leur gratitude aux fidèles donateurs des Missions des Franciscains !







PROJET AFRIQUE : 25 ANS DE SOLIDARITÉ !

Les frères de la Province saint François en Afrique, Madagascar et l’Île Maurice sont particulièrement fiers de souligner les 25 ans de présence franciscaine dans cette région du globe.

Les frères affirment que « cette année est une année vraiment spéciale pour nous puisque nous célébrons le Jubilé d’Argent – 25 ans – du « Projet Afrique » et le début de notre Province. Il y a 25 ans une importante et hardie décision fut prise à notre Curie Générale à Rome. Le Ministre Général d’alors, Fr. John Vaugh, et son Définitoire ont décidé que les frères Mineurs pourraient commencer à être plus visibles dans l’Afrique centrale et dans l’Afrique de l’est. Ils ont appelés des frères volontaires de toutes les Provinces et Custodies de l’Ordre pour joindre le « Projet Afrique ». Environ 30 frères ont répondu positivement et arrivèrent au début de 1983 au Rwanda, Kenya, Tanzanie, Ouganda et Malawi. Ils étaient des hommes courageux qui ont offert leurs vies et leurs talents pour implanter l’ordre des Frères Mineurs dans cette partie de l’Afrique.

Nous voulons remercier Dieu pour les jeunes frères Africains, Malgaches et Mauriciens qui se sont unis à nous pour nous aider à implanter l’Ordre dans les pays de la présente Province de saint François. » Les frères souhaitent maintenir cette présence franciscaine et évangélique en Afrique aussi longtemps que Dieu le voudra. Et surtout de marcher sur les chemins de la solidarité aux côtés des pauvres, des démunis et des laissés-pour-compte.



FRANCISCAINS ET ÉCOLOGIE

Voici un texte du frère Jean-Charles Rakondranaino, jeune étudiant à Antananarivo (Madagascar) sur l'importance du respect de la nature inspiré par les enseignements de François d'Assise.

Le 20 novembre 1979, le pape Jean-Paul II a fait de François le patron de l'écologie. En effet, la vie de cet homme a été marquée par une profonde affection envers les créatures. C'est ce que nous rapportent les premières biographies de saint François.

Et nous franciscains et chrétiens quelle attitude avoir vis-à-vis de la nature ?

Nous sommes dans un monde où les hommes perdent de plus en plus le sens de la nature. Nous vivons dans un monde de machines, un monde où l'on construit des maisons en béton sans aucun mètre carré de jardin. Nous franciscains et chrétiens, nous devons d'abord avoir une relation directe avec la nature.

Nous aussi, comme notre père saint François, nous aimons nos frères et sœurs les créatures. Nous sommes dans un monde scientifique qui prétend tout expliquer de la nature. Pourtant, la nature est encore pleine de mystère. La science ne peut pas vraiment expliquer le grandissement d'un arbre, l'éclosion d'une fleur. Tout cela relève du mystère. Les créatures sont des œuvres insondables de Dieu. Ce n'est donc pas pour rien que François les aimait, les vénérait.

En ce sens, il nous apparaît souhaitable, ici à Madagascar, que nos fraternités disposent d'un terrain de jardin et s'adonnent à un petit élevage. Le but, c'est d'entretenir un dialogue avec la nature. Mais avoir une relation avec les créatures ne suffit pas. Comme saint François, il faut surtout les aimer, les protéger. Ce sont les reflets de la beauté du Créateur. Louer Dieu à travers ses créatures fait partie de notre spiritualité.

Est-il toujours possible d'aimer la nature ? Il est indéniable que nous n'avons pas tous le même goût. Il y en a qui sont familiers avec les animaux, d'autres avec le jardin, les plantes, les fleurs. Il y en a peut-être qui n'éprouvent aucun sentiment envers les créatures. Mais nous avons sûrement tous quelque chose à faire pour la nature. Dans le problème de l'environnement, nous pouvons être des témoins, des défenseurs de la nature. Il nous faut commencer par nos propres maisons: il y a là de la place pour des fleurs, des plantes, peut-être pour certains animaux domestiques ?

Nous pouvons aussi faire quelque chose pour la nature dans les paroisses et les districts où nous travaillons. À Madagascar, nous apprécions nos frères curés de brousse qui font tout ce qu'ils peuvent pour protéger l'environnement. Ces frères travaillent dans l'extrême sud du diocèse d'Antsirabé, au centre de l'Île. Constatant la disparition de la forêt et de la désertification de la terre, ils conscientisent les gens de leurs districts en leur montrant les méfaits des feux de brousse qui ravagent chaque année des hectares de terre et de forêts de la grande Île. Accompagnés de leurs paroissiens et des élèves de leurs écoles, ils s'engagent même dans le reboisement annuel.

Finalement, chacun de nous doit se demander comment être écologiste dans le même esprit que saint François !

Frère Charles
Antananarivo, Madagascar

Post-scriptum de la rédaction:
Parmi les démarches "écologiques" des frères de Madagascar, on aurait pu rappeler aussi la mise en route d'un four solaire avec l'aide de 4 jeunes venus de Nice (France). En faisant cuire les aliments avec du bois, on saccage les forêts. Ce type de four permet de limiter le désastre. Dans une autre région de Madagascar, le frère Jacques Tronchon a multiplié ces fours solaires.

(Article reproduit avec l'aimable autorisation de la revue "Chemins de saint François" no.43, janvier-février 2008)





ENTREVUE AVEC DENIS TOUGAS DE L’ENTRAIDE MISSIONNAIRE

Nous vous avons déjà parlé de l’Entraide Missionnaire (L’EMI) (Les Franciscains sont sociétaires de L’EMI parmi bien d’autres communautés religieuses) un organisme intercommunautaire qui a pour objectif de répondre aux besoins de formation, de concertation et de mobilisation des missionnaires. L’EMI anime la Table de concertation sur la Région des Grands-Lacs africains qui rassemble des communautés, des organismes de coopération internationale et des groupes de solidarité qui interviennent au Burundi, en République démocratique du Congo et au Rwanda. La Table a organisé trois Conférences publiques en janvier pour mieux comprendre comment les sociétés civiles des pays des Grands-Lacs africains tentent de répondre aux défis majeurs que sont l’impunité persistante des auteurs des violences sexuelles, la dilapidation des ressources minières et la participation au développement démocratique de leur pays et de la région. Des personnes-ressources en provenance des trois pays de même que les Rapporteurs spéciales de Nations-Unies et de la Commission africaine des droits et des peuples sur les violences à l’égard des femmes ont participé à ces Conférences pour présenter une réalité méconnue : les contributions de la société civile pour transformer leur réalité après une longue période de conflits.

Denis Tougas, responsable du dossier Afrique de l’EMI, a bien voulu répondre à nos questions au sujet de ces intéressantes Conférences.

-Pourquoi avoir organisé ces Conférences ?
-La Table de concertation s’intéresse à cette région parce que les organismes qui la compose possèdent des partenaires sur place. Nous avons suivi de près la transition politique qui s’est déroulé après la période de guerre qui a sévi dans la région. La participation de la société civile est donc un élément essentiel pour l’édification de pays plus démocratiques dans les pays des Grands-Lacs africains. Pour la question des droits des femmes, des membres de la Table y ont porté une attention particulière parce qu’elles subissaient et subissent encore de violentes agressions et du harcèlement. De plus, nous demeurons actifs dans le dossier des compagnies minières (un bon nombre sont canadiennes) dont les activités sur le terrain mais surtout à la Bourse de Toronto ont très peu amélioré le sort des populations.

D’autre part, s’est tenu à Ottawa à peu près en même temps, un Forum international sur le rôle de la société civile et l’efficacité de l’aide. Ce Forum doit fournir des propositions concrètes pour inscrire le rôle de la société civile dans ce qui tient lieu de cadre à l’aide internationale, la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement. Les conférences de la Table de concertation se voulaient des occasions de sensibiliser le plus de gens possible à l’apport spécifique de la société civile des pays des Grands-Lacs africains.
-Que retenez-vous du Colloque ?
-J’ai été frappé par l’intérêt de la population et des médias pour les problématiques de cette région tels que présentés par nos partenaires. Nous avons maintenu une participation moyenne d’une centaine de personnes pour chaque journée d’activité. Cependant, je constate que les agents à Ottawa, responsables des dossiers des pays des Grands-Lacs africains, n’ont pas été réceptifs à nos messages. Autre déception : les autorités canadiennes ont refusé le visa d’entrée au pays à des personnes-ressources du Burundi et du Rwanda pourtant partenaires de longue date de nos membres et parfois de l’ACDI même. Ce fut très décevant…

Ce qui m’a enthousiasmé demeure le dynamisme de la société civile congolaise qui désire expérimenter la démocratie après les élections de 2006. Elle explore des moyens d’intervenir à tous les niveaux politiques pour instaurer une société plus juste et plus démocratique.

-Que suggérez-vous comme moyen d’actions ?
-Portez une attention particulière à nos régimes de pension, nos investissements dans des fonds mutuels et autres formes de placements financiers. Posez des questions aux entreprises qui investissent dans le secteur minier congolais. S’assurer qu’elles respectent les droits humains, l’environnement et contribuent au développement durable du pays et pas seulement engranger d’énormes profits. Également, soutenir les initiatives des groupes qui s’intéressent de près aux activités souvent destructrices des compagnies minières au Congo.




« DE LA BROUSSE À LA BOURSE »
(Article de Denis Tougas publié dans L’EMI en bref (no.45-janvier 2008)

Mi-novembre, Denis Tougas de L’Entraide Missionnaire, à l’invitation du Groupe de recherche sur les activités minières en Afrique de l’UQAM (GRAMA), s’est rendu en République démocratique du Congo (RDC), effectuer une mission centrée sur le secteur minier. Premier constat : la réalité dépasse la fiction!

Au niveau des populations d’abord, la situation demeure très difficile. Ainsi, au Katanga, la province minière par excellence, on assiste à une transformation radicale des modes de production en usage jusqu’à récemment. Le travail industriel est remplacé par l’artisanal, l’informel domine maintenant le formel. Plus de 150 000 mineurs artisanaux, dont de nombreux enfants, fournissent aujourd’hui l’essentiel de la production minière d’exportation du Katanga, notamment en cuivre, cobalt et zinc. L’extraction de ces minerais demande pourtant un travail considérable. À l’échelle du pays, ce sont près de 2 millions de creuseurs de « l’informel » qui produisent 90% des minerais exportés.

Une étude récente de l’Observatoire des transformations urbaines de l’Université de Lubumbashi, compare les conditions de travail des nouveaux mineurs à celles d’avant la colonisation. Les enfants y sont nombreux notamment pour le transport du minerai hors du carré minier. En charrier une tonne par jour peut leur rapporter 1,50$, un revenu essentiel à la survie de nombreuses familles. La même étude démontre également que, sous l’apparente anarchie des concessions envahies par des milliers d’artisanaux, l’écoulement de la production sur les marchés national et international est structuré de manière très efficace par des négociants tout-puissants. Ceux-ci constituent l’indispensable relais entre le site creusé et l’usine de transformation qui se retrouve rarement en RDC, mais plus souvent en Zambie, en Afrique du Sud ou ailleurs en Occident.

Cette situation étonne quand on sait que la restructuration et la revitalisation du secteur ont été pilotées par la Banque Mondiale avec, comme objectif, la réduction de la pauvreté. L’entreprise privée, internationale de préférence, est le moteur de cette stratégie. Sur place, les représentants des compagnies minières ou des institutions internationales appellent à la patience et au réalisme en réclamant toujours plus de sécurité pour les investissements et une meilleure gestion dans les affaires publiques. Pourtant cette patience n’est pas de mise sur les marchés boursiers. Depuis quelques années, les annonces d’investissements majeurs pour des projets d’envergure internationale font la manchette et sont suivies de communiqués portant sur les fusions, l’achat ou la prise de contrôle des entreprises concernées à coup de millions de dollars, tout ça sans qu’aucune pelletée de terre n’ait été soulevée! Les Katangais ont inventé une expression pour qualifier les auteurs de ces tractations : « des habitués de la bourse plutôt que de la brousse ». En réalité, les mines congolaises sont aujourd’hui l’objet de vastes opérations de spéculation. Des fortunes se constituent uniquement à partir d’évaluations plus ou moins précises de la richesse des concessions et surtout des conditions plus qu’avantageuses inscrites dans des contrats conclus pendant ou après la guerre.

Ces contrats « léonins » ont pourtant reçu l’aval d’autorités en poste durant la transition et, pour bon nombre aujourd’hui élues, toujours aux commandes du pays. Ce qui rend d’autant plus complexe l’instauration d’un mode de gestion plus transparent et plus équitable. À cause des liens dénoncés et documentés entre exploitation des ressources et conflits en RDC et dans la région depuis 10 ans, de nombreuses enquêtes nationales et internationales ont tour à tour recommandé « un grand ménage » dans les contrats miniers.

Présentement, tout le secteur vit à l’heure de la « revisitation » des ententes. Promesse électorale oblige, une commission gouvernementale a remis récemment un rapport d’enquête sur une soixantaine de contrats de partenariat entre les entreprises d’État et des investisseurs privés, étrangers pour la plupart. En attendant la publication du rapport et surtout les décisions du gouvernement, le suspense se prolonge. Une fuite a déjà donné un aperçu de ses recommandations : renégocier ou annuler! L’effet a été immédiat à la Bourse de Toronto où les actions de certaines compagnies canadiennes comme Anvil Mining ou First Quantum ont perdu près de 15% de leur valeur. Les faits jusqu’ici révélés sont troublants : des entreprises se sont lancées à la poursuite de capitaux avec de simples ententes verbales; des obligations contractuelles ne sont toujours pas remplies après plusieurs années; des études de faisabilité sont toujours à venir; des partages de bénéfices entre les entrepreneurs étrangers et l’entreprise d’État ne répondent à aucun critère connu... La liste est longue.

Comme les groupes de la société civile l’ont souvent répété durant ce séjour, la distance est énorme entre les attentes des populations des régions minières concernées et les forces de la spéculation boursière, assise de la mondialisation économique qui mène le monde.

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