mardi 7 août 2012

ALAIN BOUCHARD MISSIONNAIRE À MADAGASCAR : 50 ANS DE VIE RELIGIEUSE

PHOTO: ALAIN BOUCHARD, OFM
Le 16 juillet dernier, les frères de Madagascar ont souligné l'anniversaire du frère Alain Bouchard, OFM, et ses 50 ans de vie religieuse. Voici le témoignage qu'il a livré lors de cette fête dans une église pleine à craquer à Antananarivo (capitale de Madagascar):

Que le Seigneur vous donne sa paix.


Rendons grâce au Seigneur pour 50 ans de vie au service de l’ordre Franciscain sous le regard de saint François et sainte Claire. Notre vie est une Bible qu’il faut vivre dans l’amour, car c’est par amour que j’ai été appelé. Ô Seigneur notre Dieu qu’il est grand ton Nom par toute la terre. (Ps 8)


Je veux signaler les principales étapes qui ont marqué ma vie. Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? À l’âge de 7 ans j’avais prédit que je serais missionnaire en Afrique et au-delà des mers. C’est 16 ans après que cela se réalisa. Et au-delà des mers, j’ai traversé 3 Océans : Atlantique, Pacifique et Océan Indien. J’ai commencé par un chiffre donc je dois continuer, car j’ai accompli  le chiffre parfait, tous les sept possibles. Je suis né d’une famille de 15 : 8 filles et 7 garçons, le septième  des garçons, le septième mois de l’année ; à  l’âge de 7 ans j’avais prédit ma vocation  d’être missionnaire en Afrique.  Entré  chez les Franciscains en 1957 le 7ième mois, et

parti en mission en 1967, 45 ans de vie missionnaire, enfin 78 ans d’âge et 7 fois 7 donnent 49, près de 50 ans de vie religieuse, voilà le chiffre parfait. Qu’est-ce que l’homme pour que tu en prennes soin ?

La vocation est un appel du Seigneur, nous n’avons qu’à suive les étapes que le  Seigneur met sur notre chemin. Je vous ai appelé dit Jésus. Pour la vie franciscaine c’est un sermon aux tertiaires que j’ai entendu, à 19 ans, qui parlait de la vocation, et donna celle du frère franciscain. Frère prêtre et celle du frère non prêtre. Être comme les diacres choisis par les apôtres des serviteurs. Il faut reconnaître ce que nous sommes ;  je ne suis pas un intellectuel, je suis un manuel et cela me convenait ce genre de vie religieuse, vivre l’évangile à la suite de François. Donc 3 années après, le choix était fait, il suffisait de l’accomplir avec amour. Il y avait 4 territoires de mission pour les Franciscains du Canada, le Japon, la Coré, la Terre Sainte et le Pérou. À ce moment cela était suffisant pour mon idéal missionnaire. C’était oublier la mission en Afrique, en mission c’est le service de l’Église et cela suffit. 

J’ai vécu 10 années de formation, et du travail manuel à l’entretien de nos maisons dans le domaine de la plomberie et du chauffage, cuisine, lingerie, sacristain, électricité, mécanique, cordonnier etc. Ma vie religieuse était mon idéal de service à accomplir pour répondre à cet amour de Dieu pour moi dans mes frères.      

Puis vient le Chapitre général des Franciscains de 1967 à Rome. Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? Surprise tout est changé dans ma vie. Une lettre venue du P. Provincial me demandant d’aller en Afrique, au Congo Zaïre, pour aider à la formation, pour une période de 2 ans. Une mission Belge. Quel mystère en ce moment pour le petit garçon de 7 ans qui repasse dans sa tête son rêve d’être missionnaire en Afrique. La province compte 600 frères, dont plus de 100 frères non prêtres et beaucoup plus âgés que moi et avec plus d’expériences. Pourquoi moi ? Le Seigneur appelle, rien n’est impossible à Dieu. Faisant confiance au Seigneur par la voie de mes supérieurs, je partais pour y demeurer 6 ans. Après un accident de voiture qui me mena en prison 30 heures  par sécurité et celle de mes frères, il était préférable de me retirer.

De retour au Québec on me demande pour aider un frère malade à l’atelier de mécanique du Pérou, au Vicariat Apostolique saint Joseph de l’Amazone. Voulant continuer ma vie missionnaire,  je pars et y demeure 10 ans. Rien n’est impossible à Dieu ? Il me voulait en Afrique. Voilà une lettre du P. Général qui demande des volontaires pour ouvrir des maisons de formation dans l’est de l’Afrique. L’Afrique vous appelle ? Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ?
Le frère Alain Bouchard, OFM, que l'on voit assis (à droite) entouré de frères franciscains malgaches lors de la distribution de vivres à des lépreux.


Ce travail ne sera pas facile, celui de la formation, mais par ma profession je suis engagé à suive Jésus et non ma volonté. Je demande à mes supérieurs et ce fut accepté. Donc je suis revenu en Afrique et Madagascar depuis 28 ans bientôt le 8 décembre pour un total de 34 années en Afrique.

Le secret de la persévérance, c’est de s’engager avec amour, de se donner aux autres à l’exemple du Christ.  Rendons grâce au Seigneur et continuons pour laisser à la relève, à vous mes chers frères malgaches. Merci de votre présence et action de grâce ensemble dans l’amour.  Pour répondre à  l’appel du Seigneur,  depuis 50  fois 365 jours que je dis oui au Seigneur = 18 250 fois à s’engager de nouveau. C’est une grâce de la persévérance qui vient de notre baptême de suivre le Christ.

Combien de grâces je dois rendre dans l’amour du Seigneur avec vous tous. Combien de fois le Seigneur est intervenu dans ma vie. Celui de mon baptême, la foi chrétienne, une enfance  heureuse. Avec ma sœur jumelle, Aline, nous formions un petit couple parfait, pour la joie de la famille : c’était les jumeaux.

Le don de la vocation religieuse et missionnaire. De bons formateurs qui m’ont aidé à grandir, lorsqu’on est novice ou profès, et cela continue jusqu’à ce jour. Même après 50 ans à recommencer chaque matin, quelle grâce ! Car chaque jour est un jour nouveau. Si la vie est une Bible que chacun doit écrire, d’un jour à l’autre la Bonne Nouvelle se vit. Pendant cette messe, rendons grâce à Dieu de m’avoir guidé, à continuer de grandir dans l’amour de la Bonne Nouvelle. Comme le dit le Ps. 8 : Ô Seigneur notre Dieu qu’il est grand ton nom par tout l’univers.   AMEN

1 commentaire:

Henri Provencher a dit…

J'ai le cœur à la peine et à la fois le cœur à la fierté. Comme postulant et comme novice chez les franciscains sur la rue de l'Alverne à Québec, j'ai connu cet homme de bonté qui fut mon mentor dont j'ai pris la relève lors de son départ en mission en 65-66. Il a marqué ma vie par sa simplicité, sa conviction, sa foi et son humeur tellement agréable. Il est venu visiter ma petite famille lors d'un retour au Québec avant de repartir pour l'Afrique.
Je garde un souvenir profond de cet homme de prière et d'exemple de sainteté, de dévouement et de foi profonde en son Dieu de bonté.
Merci Alain. Je vais me permettre de te déranger encore, tu auras tout ton temps à consacrer à ceux qui ont besoin de toi.
Avec gratitude: ex-fr. Henri Trois-Rivières. hprovencher@fondationcedrika.org
Repose en paix