lundi 2 février 2009

MADAGASCAR: DES NOUVELLES



PHOTO: Les frères franciscains à Madagascar, au centre le fr. Alain Bouchard.
Le fr. Jean-Pierre de Madagascar nous donne des nouvelles suite aux récents évènements qui se sont déroulés sur la capitale Antananarivo:

Vous avez entendu, sûrement, que depuis 4 jours, c’est-à-dire, du samedi 24 jusqu’au 29 janvier, la situation politique à Madagascar n’est pas bonne. Il serait très difficile de dire ici la raison principale de ce problème. Ce que je peux vous partager, c’est seulement les conséquences de cette situation.

Depuis le début de la semaine jusqu’aujourd’hui, on relève une vingtaine de magasins « grande surface » (supermaché) pillés. Certains d’entre eux ont été brûlés après les avoir vidés. Il y a aussi des bâtiments d’infrastructures nationales touchés et brûlés comme la Radio et la Télévision nationales. Ces faits néfastes n’existent pas seulement dans la capitale mais s’étend jusqu’aux provinces et villes de Madagascar. En résumé, c’est un phénomène quasi généralisé, et même les villes qui ne sont pas encore affectées demeurent sous tension d’être attaquées. Parmi les grands magasins cambriolés, la majorité appartient au président au pouvoir.

En outre, notre Île assiste maintenant à un problème de crise sociale généralisée. Il est vrai que les produits pillés sont encore entre les mains des gens, mais il est sûr qu’ils seront vite consommés. Par conséquent, les autres grands magasins ne s’ouvrent pas encore et on connaît déjà une hausse de prix de PPN entre autre l’huile, le savon et la bougie. On trouve difficilement des stations de carburant disponibles à la livraison à cause de la peur. Le corps de l’armée essaie déjà de calmer la situation avec le couvre-feu. Notre petite cour de la fraternité est devenue un stationnement de refuge provisoire pour mettre en sécurité une quinzaine de voitures de nos voisins car ils ont peur de les laisser au bord de la rue. C’est un peu gênant, pour le moment, mais c’est aussi une sorte de solidarité avec les gens. Une des voitures de la fraternité reste emprisonnée au garage car elle ne peut pas sortir avant que tous les autres soient récupérées par leurs propriétaires. Et la deuxième voiture (celle qu’utilisent les étudiants) est exilée chez les Pères Jésuites, car elle est partie le lundi pour le cours du matin et jusqu’à maintenant elle ne peut pas revenir à la fraternité car notre cour est archipleine.

D’ailleurs, le journal d’hier relève 107 morts dans toute l’Île. C’est encore un chiffre approximatif. Quand au Grand hôpital de la capitale, on a lancé des annonces pour que les familles qui ont perdus des proches viennent voir sur place si ceux-ci sont parmi les victimes de l’incendie et des attaques ou non, car la morgue et la chambre froide de l’hôpital sont remplies.

Au niveau politique, le peuple attend impatiemment le dialogue entre le pouvoir actuel avec les opposants mais cela semble être encore très difficile. Si cette crise sociale perdure, la population risque de s’appauvrir davantage.

C’est pourquoi, nous vous recommandons encore la prière afin que nos dirigeants puissent trouver aussitôt que possible des solutions adéquates à cette situation alarmante.

Fraternellement et union de prière.

Le Frère Jean Pierre, et tous les frères de sa fraternité.

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