mardi 4 juin 2013

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE: SITUATION DIFFICILE POUR LES FRÈRES FRANCISCAINS ET LA POPULATION

Carte tiré du site CartoGraf: http://www.cartograf.fr/index.php


Un frère franciscain nous a écrit au sujet de la situation difficile que lui, les frères ainsi que la population vivent actuellement en République centrafricaine:

De  mon retour à la mission nous  avons eu plusieurs « visites » des rebelles Seleka. Comme notre mission est très éloignée de la capitale, j’ai cru que nous étions en sécurité, que les rebelles n’ont aucun intérêt de venir chez nous, or leur intérêt c’étaient nos voitures et les bases des ONG. On sachant qu’ils s'approchaient,  nous avons caché nos voitures dans la savane mais nous n’avons pas prévu que les musulmans de Rafai (ils sont 5%)  sont leurs yeux. Deux de nos anciens élèves musulmans (ils ont étudié gratuitement)  ont trouvé nos cachettes. Tous les diocèses de Bangui jusqu'à Rafai ont perdu presque toutes leurs voitures. Désormais nous sommes complètement isolés et bloqués.  Nous avons perdu Land-Cruiser pickup que l’évêque nous a donné pour le travail pastoral (une paroisse aussi grande que le Rwanda), Land-Cruiser familiale pour transporter les professeurs qui travaillent dans notre lycée, en majorité ils sont originaires de la capitale (900 km) et notre camion Mercedes Unimog que nous avons utilisé pour les constructions des écoles et des chapelles. Unimog et familiale c’étaient les fruits de notre travail pendant 23 ans. Dans chaque projet j’étais contremaître, chauffeur, architecte et tout ce que j’ai gagné j’ai investi en moyens de transports, ce qui a permis de développer les projets. Et voilà tout est disparu comme la bulle de savon. Dans certaines régions les gens ont tenté de se défendre. Les rebelles ont utilisé la méthode Nazi, pour un rebelle tué ils ont exécuté au moins 10 villageois et des villages entiers étaient brulés. Nous ne savons pas combien de temps cette occupation  musulmane durera (il y a aussi des mercenaires  venu du Tchad et du Soudan, ceux qui nous ont attaqué ne parlaient pas les langues nationales). Nous somme désormais complètement bloqués, pas de voitures, pas d’avions pour joindre la capitale. Malgré tout nous avons réussi à garder les écoles ouvertes même s’il n’y aura pas d’examens (bac). À moto je parcours presque tous les villages avec l’Eucharistie de Pâques.  Tous les frères et sœurs gardent le moral, comme dit saint Paul : si Dieu est avec nous qui sera contre nous ? Le jour de reconstruction viendra.

PRIONS POUR LES FRÈRES ET LA POPULATION AFIN QUE LA PAIX REVIENNE !

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