Le frère Pacifique Dubé, OFM à gauche avec le Ministre Provincial Marc Le Goanvec, OFM lors d'une visite de ce dernier à Iquitos (Pérou) en 2010. |
Voici un texte publié sur le site Internet du Vicariat St-Joseph de l’Amazone au sujet de la fête organisé en l’honneur du Fr. Pacifique Dubé, missionnaire au Pérou depuis 39 ans:
Cette fête si
importante, il fallait la célébrer de façon spéciale. Et la célébration fut
telle qu’elle a réuni tous les missionnaires présents, tous les employés de la
maison et des bureaux. L’anniversaire de naissance du Fr. Pacifique nous a
permis de nous remémorer sa vie. Le P. Louis Castonguay, chargé du toast, le
fit en six étapes avec beaucoup de créativité. À chacune de ces étapes
importantes de la vie du Fr. Pacifique, nous levions la coupe pour prendre une
gorgée de bon vin rouge. Ce jour-là, il y a eu de tout : des félicitations
chantées en espagnol et en français, des gâteaux de jusqu’à quatre étages, des
cadeaux très pratiques comme, par exemple un parapluie pouvant être installé
sur son adorable tracteur. Les dames des bureaux du Vicariat préparèrent un
sketch comique et finalement on a pris une photo de toutes les personnes
présentes. Cette photo fut prise devant le tracteur décoré de ballons, de
fleurs et de lettres faisant allusion au festin. Il y a eu une belle
intégration, du bruit, de l’émotion et de la gratitude envers Dieu pour le don
de la vie du « Tout-petit ». Les temps de crise du Vicariat ne diminuèrent
pas l’esprit et la vraie joie de saint François. Que serait la maison de
Punchana sans ce Trésor ?
Voici maintenant
la biographie pendant laquelle nous avons levé jusqu’à six toasts :
Pacifique (Armand :
nom de baptême) est né sur les rives du fleuve St-Laurent (à Cap St-Ignace,
diocèse de Ste-Anne-de-la-Pocatière), au Québec (Canada), le 20 septembre 1926.
Il a grandi dans une famille de campagne très respectée des voisins et de la
paroisse. C’est là qu’il trouva les bases d’une vie marquée au sceau du service
et du don de soi.
Avant même l’âge
de 20 ans il travailla pendant quatre ans dans une fabrique de meubles. Très
tôt il sentit un attrait pour la vie religieuse. Pendant quelques mois il fut
tenté par la dure discipline trappiste
pour ensuite passer à vie cloîtrée des Cisterciens… et, un jour, en 1950, il
concluait son discernement chez les Franciscains en disant simplement au
Gardien du couvent : « J’aimerais vivre en communauté…»
Pacifique a connu
la sévère pratique des Matines de minuit. Dans la vie religieuse, il ne
recherchait pas un refuge. La simplicité du Poverello d’Assise lui a permis
d’entrer pleinement au service de sa communauté comme factotum (l’homme de
toutes les solutions), soit pour la maintenance générale, soit pour les
réparations, soit comme cuisinier…
En 1961, il partit
pour Jérusalem où il a vécu au couvent Saint-Sauveur pendant onze ans… à
l’endroit principal des lieux saints chrétiens. Il a su supporter les
difficultés principales de l’italien et de l’arabe palestinien.
Lorsque la
tranquillité de ces lieux le lui permettait, il jouissait de pouvoir se retirer
en silence pour méditer et prier. Le travail débutait très tôt à l’aube et les
multiples services à assurer étaient très exigeants.
L’année 1972 a
permis à Pacifique de connaître une nouvelle direction : le Pérou. Il
vivra pendant huit ans à la léproserie de San Pablo (fleuve Amazone)
collaborant à l’œuvre de son frère prêtre, Ernest. Il apporta beaucoup aux
lépreux et les lépreux appréciaient l’humilité et la simplicité de ce
franciscain qui apprit sur le tas la langue de Cervantes… ce qui signifie pour
Pacifique enrichir l’esperanto sans s’en rendre compte, mêlant librement le
français à l’italien, l’arabe et maintenant le loretano… sa facilité pour les
blagues et l’espièglerie dans les conversations le maintiennent alerte et
animé. Il confesse en toute tranquillité : « J’ai jamais eu peur de
vivre avec les lépreux. C’était facile pour moi de vivre avec eux… J’ai aimé
vivre à San Pablo… »
Le frère Pacifique à la maison de Punchana (Iquitos, Pérou) en plein travail. |
En 1980, il arriva
à Punchana, Iquitos, où il est pratiquement inimaginable de penser au couvent
franciscain sans sa présence. Il est, plus que jamais, attentif à tous… à son
âge avancé (85 ans), il rappelle que les lectures spirituelles (ce qui inclut
les Évangiles) l’ont beaucoup aidé pendant toute sa vie, et il déclare tout
naturellement que « toute ma vie j’ai prié, je priais sans me rendre
compte que j’étais en état de prière… » Ils ne sont pas rares maintenant les
missionnaires qui disent : « Qui réparera le tracteur lorsque
Pacifique partira…? Une vie dont on doit maintenant se rappeler : service,
fidélité, constance et quoi encore…
Traduit de l’espagnol par le P. Jacques Lefebvre, OFM.
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